I (un)

Pierre Labat a mené, tambour battant, une activité prolifique en 2007 et 2008 puisant et réemployant un lexique volumineux de formes. Sa première exposition personnelle à la galerie ACDC vient confirmer son énergie toute dévolue au minimalisme le plus fervent et nous invite au centre d'une situation à vivre. 

Densifiant l'espace de la galerie en lui greffant autant d'extrusions que d'intercalaires, les Handles (poignées) embrassent l'architecture du lieu. Pour autant que les murs amoureux daignent s'ouvrir, il vous faudra avant tout transpercer les relatives transparences que l'artiste a placées au devant, comme autant de pointillés et d'écrins désignant les contours de l'expérience. 

Se mouvoir et voir, sentir sa présence rapportée à l'échelle du lieu et de l'oeuvre, tel est le jeu récurrent de ses œuvres. Mais loin d'une installation totalisante, chaque pièce développe ici sa propre autonomie. Leur compilation sérielle s'annonce comme une cascade de fenêtres et volumes, à lire un par un donc, et tous à «bonne» distance. Le glossy des écrans rapporté à la blanche matité des volumes incite une promenade visuelle enclin à la verticalité, debout en bouts…