... the human hand can actually bloom.
Vue d'exposition : " ... the human hand can actually bloom." , Scoli Acosta, Galerie Laurent Godin, Paris, 2018
Le projet présenté par Scoli Acosta, à l’occasion de sa troisième exposition personnelle à la galerie, est né d’un séjour de l’artiste à Monte Verità en Août 2016.
Monte Verità (littéralement la « colline de la Vérité ») est située sur le territoire d’Ascona, dans le canton du Tessin en Suisse. Depuis le la fin du XIXe siècle, elle a été le berceau de communautés utopiques, un lieu d’expérimentation de nouveaux modes de vie, puis le théâtre de nombreux événements culturels. Des écrivains (Herman Hesse), des peintres (Kandinsky, Picabia), des musiciens et des danseuses (Isadora Duncan, Mary Wigman) y résident. On y célèbre l’union du corps et de l’esprit ainsi que l’utopie de l’art total. Oubliée pendant plusieurs années, c’est Harald Szeemann qui redécouvre l’endroit dans les années 70, il exhume son histoire et fonde trois musées documentant les vestiges de l’ancienne communauté. Il offrira à Monte Verità toutes ses archives qui y sont aujourd’hui exposées.
A l’instar d’Harald Szeemann, c’est l’échange interdisciplinaire et l’impressionnant éclectisme de Monte Verita qui séduit Scoli Acosta.
« J’essaie de me tenir à une « esthétique des Ressources » en d’autres termes, le recyclage, la régénération et la réadaptation d’objets trouvés. Cette approche repose sur la nécessité de récupérer, réutiliser et réintégrer pour le bien de la planète et pour mettre en lumière la poétique du quotidien. Depuis mon plus jeune âge j’ai été influencé par la littérature et par de nombreux voyages ce qui a renforcé la construction d’un vocabulaire visuel très personnel que je continue à développer. Ce dernier combiné à un processus créatif naturel et spontané où chaque oeuvre agit comme un trem- plin associatif pour la prochaine, donne à mon travail la structure d’un récit onirique...(...)....Je suis venu à Monte Verita pour créer des œuvres en vue d’une exposition. Sans voiture, sans outils et sans matériaux, ce n’était pas la situation la plus facile qui soit mais tout s’est mis en place. Je fais généralement tout moi-même : c’est comme ca que je génère des idées. Des questions se présentent en rapport avec les matériaux, des associations avec l’idée de départ prennent forme, une chose mène à la suivante. C’est une démarche un peu inversée pour moi.Je marche dans la montagne tous les jours pours chercher des matériaux ou faire mes courses. Je suis aussi parti à la recherche de la grotte de Gusto Gräser. C’est un peu fatiguant, mais la marche impose un rythme généreux et e me retrouve souvent seul dans la fôret, avec sous mes pieds et tout autour des cailloux où scintillent des paillettes de mica »
Sur une estrade, Scoli Acosta rassemble des tableaux, des sculptures créées à partir d’éléments trouvés lors de promenades autour du Monte Vérita (rails de chemin de fer, sac en papier...), des œuvres (masques et costumes) réalisées en hommage à Sophie Taeuber-Arp et Hugo Ball, une étrange vidéo d’un programme de la télévision américaine évoquant Hugo Ball et le mouvement Dada. Ce podium peut aussi être le lieu d’échanges, de performances (cérémonie du thé, danses...) A l’intérieur de cet espace circonscrit, Scoli Acosta nous donne à voir un condensé de Monte Verita, à faire l’expérience de l’essence du lieu.
«...la main humaine peut fleurir (...the human hand can actualy bloom)» disait Mary Wigman, résidente à Monte Verita. A travers ce projet, Scoli Acosta célèbre la création artistique, sa richesse et sa diversité.
Tarifs :
Entrée libreComplément d'information
Son oeuvre est présente dans les collections du LACMA, Los Angeles ; Jumex Colección, Mexico ; MOMA, New York ; Rubell Family Collection, Miami ; FRAC Provence Alpes Côte d’Azur ; FRAC Limousin.