Perrotin Paris
How to Lie
Exposition
Arts plastiques
Galerie Perrotin
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Paris 03
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"Funky Spring", 70 x 69 x 7,5 cm
– Lionel Estève : How to Lie, c’est comme proposer d’apprendre quelque chose. J’aime bien les méthodes : comment arrêter de fumer, etc. Mentir, tout le monde sait
faire. Il y a là une part d’imaginaire et de réalité qui est en adéquation avec mon travail.
– Denis Gielen : Les objets que tu produis par ton imagination rejoignent d’autres imaginaires, notamment scientifiques : des modèles d’atomes ou des typologies
en botanique comme tes pistils…
– LE: Mes oeuvres, je les perçois comme mentales. J’espère qu’elles vivent de la même manière dans la tête du public. Je n’attends pas qu’il comprenne, mais que
ça lui aère l’esprit. Prenons mes filets, parmi mes oeuvres les plus scientifiques. Ce fut un réel casse-tête d’organiser une ligne qui ne repasse jamais deux fois par
le même point. Cela est parti d’une question : comment fonctionne cet objet remarquable ? Sans croquis, comme un jeu d’échecs, je tente de comprendre. J’essaie
un chemin ; bloqué, je recommence. Puis, à nouveau, bloqué. Ça devient obsédant. Pourtant, un filet, c’est bête comme tout, on en voit tout le temps. Passe un été.
Je mets des ballons dans des filets, pour m’appuyer sur leur forme circulaire. Et, à Belle-Île, un monsieur me montre comment réparer des filets. Dès lors, j’ai les
outils, je sais faire les noeuds. Et je commence à expérimenter des formes, grandes mailles, volumes, etc.
– DG: Les matériaux, tu ne les forces pas, une feuille translucide, tu essaies d’abord de faire passer de la lumière dedans… J’ai l’impression que ton travail revient
à trouver la bonne configuration pour que ces éléments apparaissent au plus près d’eux-mêmes, comme ces pierres que tu ramasses en Provence. Il y a la question
du regard, l’oeuvre de la nature, puis la question de l’artiste : comment produire un artefact pour que la pierre cesse d’être un produit de la nature sans en altérer la
matière ?
– LE: Je cherche à maintenir un lien direct entre une pensée et sa réalisation. Par rapport aux moyens mis en oeuvre, être à la fois low-tech, c’est-à-dire réaliser des
choses que je puisse maîtriser du début à la fin, en étant le plus simple et le plus direct possibles. C’est pour cela que je réalise mes oeuvres en globalité.
– DG: Pour How to Lie, tu évoquais une exposition collective mais d’une seule personne…
– LE: Depuis le début, je travaille par « projets », non reliés à une continuité de discours, mais comme des entités déconnectées. Je définis telle oeuvre, telle exposition,
comme un tout par rapport à un environnement, un contexte, mes envies. Cela m’offre une grande liberté de propos, de matière, d’attitude. Je ne m’interdis
rien, j’ai même fait une exposition de peinture, c’est dire ! Là, pour la première fois, je me suis interrogé sur le lien de ces objets les uns par rapport aux autres. En
théorie, ils n’ont rien en commun – ils n’ont pas été conçus comme tels –, mais dans les faits, finalement, si. Et je me suis posé la question de l’authenticité. Faire
une exposition en présentant mon travailsous ses différentes facettes qui ne soit pas une rétrospective puisqu’il s’agit d’oeuvres nouvelles. S’agit-il dès lors d’une
exposition personnelle ou collective ?
Horaires
mardi-samedi 11h-19h
Accès mobilité réduite
Oui
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022