Hospitalité toi m'aime

Texte de Karim Ghaddab

Le moins que l’on puisse dire est qu’aujourd’hui, en France, la question de l’hospitalité ne va pas de soi.

Du point de vue de l’histoire de l’art, c’est devenu un truisme de constater que Paris n’est plus la capitale mondiale de l’art. Chacun déplore une représentation jugée insuffisante des artistes français sur la scène internationale, mais les polémiques actuelles entourant, par exemple, les projets d’extension des musées français à l’étranger témoignent d’un rapport à l’autre qui demeure complexe et ambivalent. Enfin, bon nombre des débats politiques qui secouent la société civile démontre que la question de l’hospitalité pourrait bien constituer un noeud incontournable de la pensée contemporaine.

Cependant, c’est faire preuve d’un inamovible égocentrisme que de ne concevoir cette question que dans le sens de l’accueil généreusement offert à l’autre : l’hospitalité, c’est aussi celle que l’on peut soi-même recevoir et l’histoire de l’art est très largement une histoire des influences et des emprunts.

Hospitalité toi m’aime propose d’envisager cette question à travers l’oeuvre de huit artistes qui ont connu le déplacement sous différentes formes. De cette rencontre avec l’étranger, leur travail a gardé une empreinte féconde.

En outre, ces artistes ont en commun d’avoir chacun déjà exposé dans le passé à l’Espace d’Art Camille Lambert. À l’occasion de la célébration des vingt ans de ce lieu, l'opportunité était belle de leur offrir l’hospitalité, à nouveau.

Karim Ghaddab.