Hominid Land, Carte blanche à Folkert de Jong
Folkert de Jong (1972, Egmond aan Zee, Netherland), dont l’œuvre est fréquemment présentée dans de prestigieuses expositions internationales, vit et travaille aux Pays-Bas.
Dans les sculptures et installations monumentales qui l’ont rendu célèbre ces dix dernières années, Folkert de Jong utilise le polystyrène et la mousse de polyuréthanne, substances issues de l’industrie pétrolière qui n’ont que rarement leur place dans le monde de l’art. Avec la mise en œuvre de ces matériaux, le sculpteur nous tend un miroir dans l’eau duquel nous lisons nos contradictions, individuelles et collectives, nos fantasmes écologiques faisant bon ménage avec une realgeopolitik implacable garantissant d’ailleurs la poursuite confortable de ces rêves.
S’il était artisan, Folkert de Jong, mettrait sans doute en œuvre des matériaux nobles et éthiques. Mais il est un artiste. Son cheval de bataille consiste à explorer les contradictions et hypocrisies de nos sociétés modernes, d’approcher leurs faces les plus sombres. Et, sans l’extraordinaire maîtrise du métier académique – les travaux préparatoires de ces installations sont préalablement modelés dans la terre glaise et son œuvre a été distinguée par le Prix de Rome de sculpture – cela pourrait simplement n’être que de la morale.
Dans l’œuvre de Folkert de Jong se télescopent la vulgarité des matériaux contemporains – jusqu’à une certaine forme d’obscénité quand les couleurs criardes s’en mêlent –, et la puissance de la sculpture classique dont il se pose comme héritier légitime. Mais, c’est aussi par son métier de raconteur d’histoire qu’il fait se frotter passé et présent l’un contre l’autre. Les personnages mis en scène dans ses installations, qu’ils soient de grands maîtres de l’art ou bien encore des figures du pouvoir politique, ainsi que les lieux historiques dont son oeuvre se nourrit, lui permettent d’interroger le présent avec plus d’acuité encore.
« Hominid land » est une carte blanche à Folkert de Jong qui vient en artiste-commissaire prendre possession des œuvres du musée et du lieu. Elle s’inscrit dans la poursuite du dialogue entre artistes et l’ancien évêché initié par le musée d’Évreux depuis plusieurs années.
Cette exposition, complétée d’un catalogue, est organisée en partenariat avec la galerie Sam Dukan à Paris, et avec l’amical soutien de Marc Hourdequin. Elle bénéficie du soutien financier de la Fondation Mondrian, Amsterdam, Pays-Bas.
Tarifs :
gratuit