HERVE FISCHER

NOUVELLE NATURE
Exposition
Arts plastiques
Musée d'art moderne de Céret - 66400 Céret

Hervé Fischer, Céret, Les trois ponts, 2010
Acrylique sur toile
195 x 130 cm
Collection de l'Artiste

Cofondateur et théoricien de l’art sociologique au début des années 1970, Hervé Fischer a par la suite émigré au Québec. Le musée d’art moderne de Céret présente pour la première fois en France une rétrospective de son œuvre incluant son retour à la peinture en 1999. ■ Cette exposition fait suite à celle présentée durant l’été 2010 et consacrée à JP Pincemin. A travers ces deux expositions, le musée de Céret entend continuer la relecture qu’il effectue depuis plusieurs années concernant l’art historique et notamment celui qui s’est créé à Céret dans la première moitié du XXe siècle, par les artistes majeurs qu’étaient : Picasso, Braque, Soutine,Chagall,Juan Gris…. Le temps est venu quarante années après, d’assurer cette même relecture à travers les artistes des années 60-70 qui ont participé sans aucun doute à l’ouverture de nouvelles voies et au renouveau de l’art. Hervé Fischer a largement participé à cette aventure, et avait présenté son travail « hygiène de l’art » lors de l’exposition Impact II au musée de Céret en 1972, un peu avant l’exposition 62-72 organisée au Grand Palais à la demande du Président Georges Pompidou et dont l’image très officielle suscitera de vives réactions auprès des artistes. L’exposition présentée cet automne au musée de Céret permet de suivre ses premières démarches : la vie d’artiste, l’hygiène de l’art et la déchirure des œuvres d’art, grâce au prêt du Centre Pompidou. Figureront également les grandes toiles de contre-empreintes de main, les tampons d’artiste, la Pharmacie Fischer et les signalisations imaginaires qu’il a multipliées dans de nombreux pays. Elle présente aussi ce qu’il a appelé lui-même son « retour paradoxal à la peinture à l’âge du numérique », dont il peint les « nouvelles icônes », les codes binaires de l’informatique, les codes à quatre lettres de l’ADN, les codes-barres de notre société d’information, de contrôle et de consommation, les diagrammes et les paysages financiers de ce qu’il appelle notre « nouvelle nature ». Peignant les variations boursières de New York, il souligne que « notre météo quotidienne s’affiche à Wall Street, non seulement pour les spéculateurs, mais aussi pour le monde ordinaire, qui en dépend de plus en plus dans sa vie quotidienne ». « Nous découvrons donc, déclare Hervé Fischer, une nouvelle nature, à la fois physique, économique, sociale et humaine. Notre sensibilité est devenue numérique et écologique. La nature n’est plus intimiste, mais planétaire et scientifique. Elle n’est plus sentimentale, mais politique. Elle n’est plus impressionniste, fauviste ou cubiste, mais c’est elle que peindraient aujourd'hui Cézanne, Gauguin, Matisse, en fausses couleurs et en données quantitatives capables d'exprimer notre nouvelle cosmogonie, nos émotions éco-numériques, et lourdement chargées d'anxiété. Car cette nature semble vouloir s'assombrir, abandonner l'éternité cyclique rassurante qu'on lui attribuait, pour tomber dans l'éphémérité et s'exposer à la disparition. Aujourd’hui Monet ne peindrait plus les Nymphéas, mais les nuages gazeux de nos galaxies lointaines, les trous d’ozone de nos atmosphères polaires, les variations quantitatives du plancton de nos océans, les images satellitaires des bouleversements climatiques sur nos écrans, les logiques floues de la physique quantique, les scintillements de nos accélérateurs de particules, l’instabilité des balayages électroniques d’images de nos télévisions, le mapping de nos chercheurs en marketing, les agrégats d’informations de nos spéculations boursières et de nos flux de misère humaine. Cependant, pour rendre compte de ce nouveau monde qui émerge à l’âge du numérique, pour en exprimer les émotions, mais aussi pour résister à la vitesse des flux qui nous séduisent, nous excitent, nous portent et nous consument, pour en questionner les vertus et les risques plutôt que de nous y engouffrer et y perdre pied, j’ai fait un autre choix, celui d’un retour à la peinture et au temps ralenti de l’arrêt sur image, qui nous permettent encore de penser et de voir ». Artiste philosophe, Hervé Fischer a été le théoricien de l’art sociologique au début des années 1970. Il a cofondé la Cité des arts et des nouvelles technologies de Montréal en 1985. Il a participé notamment aux Biennales de Venise et de Sao Paolo, à la Documenta de Kassel, et a présenté des expositions personnelles dans de nombreux musées nationaux et d’art contemporain (Paris, Rotterdam, Sao Paolo, Montréal, Mexico, Buenos Aires, Montevideo, Santiago, La Havane). Il a publié de nombreux livres sur l’art, les technologies numériques, la mythanalyse et la théorie de la divergence, notamment L’avenir de l’art (vlb), qui paraît en France actuellement. Ses œuvres sont dans les collections de nombreux musées, incluant le musée d’art moderne du Centre Pompidou. On pourra consulter www.hervefischer.com et www.hervefischer.net

Complément d'information

Catalogue

Publication :
A l’occasion de cet événement, un catalogue intitulé « Hervé Fischer – Nouvelle Nature » sera publié par le musée d’art moderne de Céret, (22 x 30 cm, 160 pages, 50 illustrations noir et blanc et couleur). Introduction réalisée par Joséphine Matamoros, textes écrits par Anne Sauvageot et Hervé Fischer.

Horaires

Horaires d’ouverture : Tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi Fermeture les 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier

Adresse

Musée d'art moderne de Céret - 66400 8, bd Maréchal Joffre 66400 Céret France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022