Heine Skjerning

sans titre - peinture et dessin
Exposition
Arts plastiques
Galerie Maria Lund Paris 03
« Dialogue » est le mot clef pour les nouvelles peintures de Heine Skjerning. Dans un échange incontrôlé de propos - entre thèses et antithèses – modifications et contradictions – l’artiste poursuit une conversation avec l’espace pictural, une quête de spatialité à l’intérieur des deux dimensions. Flirtant avec la perspective en profondeur classique et avec l’espace formel du modernisme il chamboule les repères. Par la superposition d’idées et la mise en tension de la surface Heine Skjerning crée un espace nouveau, très ouvert qui reflète également la réalité de la création même de la peinture : couche sur couche. Les oeuvres se composent de plages denses tout en gestes et en vibration de couleurs qui ouvrent par endroit vers un « arrière-plan». Ces surfaces sont ponctuées d’éléments figuratifs ou de formes géométriques instaurant encore des plans. Les références sont nombreuses (l’art conceptuel, le constructivisme, l’abstraction lyrique et le surréalisme) or le but de Heine Skjerning n’est pas de s’inscrire dans un quelconque isme ; il cherche un maximum de liberté comme dans un jeu d’associations semblable aux cadavres exquis des surréalistes. C’est ainsi que s’explique la présence d’une tête de lapin née d’une tache dans le coin d’une peinture composée de divers formes géométriques. L’humour est au rendez-vous au même titre qu’une grande poésie pour une approche ludique et intellectuelle. L’écriture même varie entre précision extrême, suggestions souples et grands gestes. La couleur joue un rôle très important dans ces œuvres récentes: la peinture Eva Have (Jardin d’Eve) de 2009 inspirée d’une étude des jardins du Paradis de l’art classique avec leur mélange de merveilleux et d’horreur a déclenché une utilisation des couleurs comme lumière : l’artiste laisse de petites étincelles de lumière émerger de la surface. Le spectre bleu a trouvé un rôle dans la peinture de Heine Skjerning : il arrive enfin « à faire chanter » le bleu comme il a pu le faire dans des matières avec plus de texture ; tout comme il accorde une place au blanc et ces tons qui «existent à peine », laissant des grands espaces « vides » dans nombre de ses œuvres. Le temps constitue encore un élément dans les œuvres de Skjerning. Peindre à l’huile demande du temps – du temps de séchage pour chaque couche - pour l’artiste du temps gelé à travailler dans l’atelier et une partie de sa vie transformé en temps matérialisé. Cet aspect de sa pratique devient encore plus présent dans ses palettes-tableau dont certaines ont 25 ans. Pendant toutes ces années l’artiste a appliqué des couches fines de peinture à l’huile, des couches lacérées pour constituer ce qui revient presque à des peintures non-contrôlées. Seul intention appliquée, celle de diriger la couleur vers une tonalité grise produisant une beauté de texture. Avec un clin d’œil à Marcel Duchamp et l’idée que c’est l’institution qui crée l’oeuvre, Heine Skjerning encadre les palettes « terminées » par des cadres denses à la feuille d’argent. Ainsi le temps est vraiment figé ; les cadres constituent des « cercueils » pour palettes... Si l’exposition SANS TITRE présente des peintures et des dessins/collages, l’œuvre de Heine Skjerning (1960-…) inclus également la sculpture et l’installation. L’ensemble formant différents aspects d’un univers non-compartimenté – où un alphabet personnel en évolution permanente s’établit à partir des éléments crée dans cette pratique très large. L’échelle varie entre la toute petite taille et le monumental. Certaines formes réalisées d’abord en sculpture se retrouvent en version modifiée dans les peintures et les dessins. Tout comme l’interrogation du rapport espace/plan dans ses peintures est une continuation naturelle de celle qui s’exprime dans ses installations. Cette pluralité de l’œuvre (peinture et sculptures en bronze, aluminium et feutre) a été montrée dans la première exposition de Heine Skjerning à Paris en 2004. L’artiste expose régulièrement - essentiellement en Scandinavie. En 2003 il a été sélectionné pour l’exposition itinérante, Carnegie art award 2003, présentée à la Victoria Miro Warehouse à Londres ainsi qu’à la Kunsthalle Helsinki. Il a reçu la bourse de la Fondation pour l’Art de l’Etat (Statens Kunstfond, Danemark) en 2002 et réalisé de nombreuses commandes pour des espaces publiques. Heine Skjerning collabore souvent avec le poète danois Simon Grotian pour qui il a crée des couvertures de livre et illustré trois recueils de poèmes.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Maria Lund 48 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

M°1 - St Paul 
 

Dernière mise à jour le 2 mars 2020