Hannaka – Nadine Spinoza – Adrien Rebaudo – David – Elisabeth Cosimi

Migrants
Exposition
Arts plastiques
Galerie Depardieu art contemporain Nice

 

Hannaka – Nadine Spinoza – Adrien Rebaudo – David – Elisabeth Cosimi « Migrants »

 

Vernissage jeudi 10 décembre 2015 de 16h à 21h.

Exposition en partenariat avec Amnesty International.

Jusqu'au 9 janvier 2016 du lundi au samedi de 14h30 à 18h30.

Entrée libre.

 

La galerie sera fermée du 23 décembre 2015 au 3 janvier 2016. Réouverture le lundi 4 janvier 2016.

 

Cinq artistes ont travaillé sur le thème des migrants et nous apporte leur vision en utilisant des techniques différentes. La photographie pour Hannaka et Adrien rebaudo, le dessin pour Nadine Spinoza, la vidéo pour Elisabeth Cosimi et la peinture pour David.

 

Pour chaque œuvre vendue, une part ira pour Amnesty International.

 

 

/////Nadine Spinoza /////

 

Depuis le début j'ai cette certitude profonde

Ils m'ont oublié à la station service

Ils vont s'en rendre compte

Ils vont venir me chercher.

 

Depuis le temps que ça dure.

 

Un stage de survie en milieu hostile

voilà ce qu'a été ma vie.

Je ne me suis pas ennuyé.

J'ai vécu.

 

Ici, sur Terre, c'est comme un hôpital psychiatrique à ciel ouvert.

J'ai prévu de m'échapper.

Nous seront plusieurs

A nous sauver

Cette nuit là.

 

C'est pour bientôt.

 

J'étais dans la plus profonde nuit

Seule

J'ai enfin compris

Une chose une seule

Personne ne va venir.

Personne.

Personne pour venir me chercher

Personne pour ouvrir

Les barreaux de la cage.

 

Il va falloir se débrouiller seuls.

Faire avec ce qu'on a.

Ensemble de préférence.

Et vite.

Il y a urgence.

 

Nadine Spinoza

 

///// Adrien Rebaudo /////

 

 

Du 13 juin au 30 septembre 2015, les bénévoles italiens ou français se sont relayés auprès de migrants en transit, à la frontière franco-italienne, entre Vintimille et Menton.
Le 13 juin, c'est le jour où la frontière entre les deux Etats, membres de l'Espace Schengen, a été rétablie.
Le 30 septembre, c'est le jour où, dans le cadre d'une opération judiciaire menée par le parquet d'Imperia (Italie), les forces de police italiennes sont intervenues, à l'aube, pour déloger les migrants.
Entre-temps, la solidarité, l'échange et le partage ont enrichi migrants et bénévoles. Les premiers se sont reposés d'un long voyage en quête d'une vie meilleure. Les seconds les ont soutenus, émus par les parcours chaotiques d'hommes venus de si loin.

 

///// Hannaka /////

 

 

« Frontière » D’Atiq Rahimi

Et je pars, au petit matin, prenant la route de l’exile, j’abandonne les larmes de ma mère derrière les fenêtre éclatées de notre demeure,

les cris étouffés de mes sœurs dans les ruines de notre jardin, le silence de mon père derrière les barreaux de la prison.

Toute ma vie se transforme soudainement en souvenirs, cachés aux tréfonds de moi.

Dans ma besace, une paire de chaussures, deux ou trois morceaux de pain, rien d’autre.

Il m’est interdit d’emporter avec moi tous documents, toutes identités.

Je quitte ainsi ma ville natale, clandestinement, anonymement, misérablement.

Mais pour aller où? Quelque part où le désastre de la terreur perdra mes traces.

Il faut donc aller loin, très loin. Marcher à pas feutrés, légers. Ne rien laisser derrière moi.

Aucun soupçon, aucune empreinte. Est ce possible ? J’en doute.

La terre, ma terre, grave mes pas dans la mémoire de ses pierres et poussières. Elle me trahira.

Je vais ailleurs, au delà de la frontière des guerres. Je marche, je traverse les montagnes, les doutes, les déserts, l’incertitude.

Je marche, j’ai peur, je marche, je me perds, je marche. Un passeur me rattrape, et me vend à un autre passeur.

Celui-ci me conduit à une frontière recouverte de neige.

Et avant que je ne la franchisse, le guide des clandestins égarés me demande de m’arrêter,

de jeter un dernier regard sur ma terre natale. Je m’arrête, et je regarde en arrière.

Tout ce que je vois ce sont les empruntes de mes pas.

La terreur donc peut me poursuivre n’importe où.

Mon regard se tourne autour, je me retrouve face à un désert, une étendue de neige semblable à une feuille de papier vierge, sans trace aucune.

Je me dis que l’exile sera ça, cette page, blanche.

Une étrange sensation s’empare de moi, indéfinissable. Je n’ose plus avancer, ni reculer.

Il faut partir. Je cours. Je traverse la frontière. A peine arrivé de l’autre coté je me sens déjà au bord d’un abîme.

Je haie la terre et ses frontières.

J’aimerais être en haut, sur les nuages, hors espace temps, pour pouvoir traverser sans crainte ces lignes arbitraires.

Pourtant c’est ici, de ce coté de la démarcation que j’espère vivre. Sans ces frontières, je ne serais nulle part, je serais mort.

Etrange limite, ces frontières. Elles nous séparent et en même temps nous protègent.

Elles nous démunissent de notre identité mais nous garantissent la survie.

 

Tarifs :

Entrée libre

Partenaires

Amnesty International

Horaires

Du lundi au samedi de 14h30 à 18h30. La galerie sera fermée du 23 décembre 2015 au 3 janvier 2016. Réouverture le lundi 4 janvier 2016.

Adresse

Galerie Depardieu art contemporain 6 rue du docteur Jacques Guidoni 06000 Nice France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022