Grégory Markovic

"Dessins"
Exposition
Arts plastiques
Centre d'art La Chapelle Jeanne d'Arc Thouars

Avec ses grands fusains habités par les notions d'atmosphère, de lumière, d'espace et de construction, ,Grégory Markovic contribue à redéfinir les critères de la pratique du dessin, et ce dans un contexte où cette redéfinition s'est pleinement réinvitée au cœur du débat artistique. La contribution de Grégory Marcovic emprunte plusieurs axes: le sujet tout d'abord, qui n'est pas pour lui une préoccupation en amont - autrement dit il ne choisit pas tel ou tel objet - mais qui est néanmoins tout à fait présent en aval. En effet, que ce soient des nuages, des océans, ou ici l'écorce d'un tronc d'arbre, ses dessins se situent sur une ligne troublante entre forme et motif, image et abstraction, le point de vue que l'on adopte pour les regarder étant déterminant. Enfin, en procédant par recouvrements répétés et multiples, repentirs, additions et soustractions , allant jusqu'à l’épuisement et l'usure, c'est aussi la question de la fabrication, du "faire" qui est en jeu, question qui reste posée, alors que les possibilités techniques se multiplient à l'envie. Qu'il utilise de manière parfaitement maîtrisée le fusain sur papier, autrement dit un fondement du dessin, renforce cette dimension.

A la Chapelle Jeanne d'Arc, où il paraissait impossible d'accrocher les dessins sur les murs, le principe d'une suspension dans l'espace s'est imposé comme l'unique solution d'accrochage. Les cimaises murales n'étant pas adaptées, il convenait d'en inventer de nouvelles en les matérialisant. Ainsi donc, c'est le vide qui devient support d'accrochage. La légèreté qui en ressort et qui correspond parfaitement au papier non encadré, ni marouflé, la possibilité également de fragmenter la vision dans l'espace, principalement pour les dessins qui sont représentés dans la nef et qui n'en constituent qu'un seul, tout cela rencontrait idéalement le projet même de Grégory Marcovic et offrait les conditions d'un dialogue fructueux avec l'espace néo-gothique.

Car le dialogue avec l'architecture et la lumière est des plus singuliers et parfois des plus saisissants. L'orthogonalité des dessins et de leurs cadres blancs fait écho au jeu des lignes verticales et horizontales des colonnes, des piliers et des baies, à tel point qu'il nous semble assister à une leçon de perspective. Il est aussi pour beaucoup question de vision rapprochée et éloignée, puis d'immersion dans la matière des dessins. C'est là un thème ancien de l'histoire de l'art qui est ici revisité. Plus spectaculaire, enfin, mais c'est là un exercice obligé dans cette chapelle orientée nord-sud et recevant l'intégralité de la révolution solaire d'est en ouest, sont les projections de lumière au travers des vitraux qui viennent, à certains moments des la journée colorer et inscrire de manière éphémère leurs motifs sur les dessins qu'elles métamorphosent tout en renforçant l'abstraction.

Jean-Luc Dorchies

Commissaires d'exposition

Partenaires

L'exposition "Dessins" de Grégory Markovic est produite par la Ville de Thouars avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Poitou-Charentes, du Conseil régional de Poitou-Charentes et du Conseil Général des Deux-Sèvres.

Adresse

Centre d'art La Chapelle Jeanne d'Arc 2 Rue du jeu de Paume 79100 Thouars France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022