Gilles Aillaud, Michel Parmentier, Alina Szapocznikow

Iconostase
Exposition
Galerie Loevenbruck Paris 06
© ADAGP, Paris. Photo Fabrice Gousset, courtesy galerie Loevenbruck, Paris.

« Une iconostase est une cloison élevée, couverte d’icônes, qui sépare la nef du sanctuaire chez les chrétiens orientaux. »
« Elle cache les célébrants aux regards de l’assemblée pour présenter à leur place des icônes, selon un programme bien précis. Une iconostase est en général considérée comme une porte vers le monde divin. »

 

À propos de l’oeuvre « Glace équivoque » de Philippe Mayaux
et de la série d’oeuvres présentées chez Pierre Gagnaire
lors du dîner événement « Pierre Gagnaire invite Philippe Mayaux » (2005)


On dit que, dans l’ensemble, les artistes sont de bons cuisiniers. Le rapprochement entre les deux pratiques semble d’autant plus évident que les peintres choisissent souvent comme modèles des denrées alimentaires tandis que de leur côté, les grands chefs tiennent de plus en plus à la qualité graphique de leurs assiettes et aux matières qu’elles contiennent. L’œil se préoccuperait donc de l’esprit de la chair pendant que la bouche se consacrerait à la chair de l’esprit. Au-delà de ces échanges de bons procédés, le sens profond qui les rend voisines naît surtout d’un ressenti plus primitif puisque les premières images que nous possédons de nos ancêtres représentent ce qu’il y avait de mieux à l’époque : la proie. Depuis, la psychanalyse le sait bien : tout tourne autour de ça !Nombreux sont ceux qui ont parlé de ces phénomènes. Il existe cependant une frontière, étrange et pour nous infranchissable, sur laquelle butent toutes les morales : l’Anthropophagie. Les cannibales eux-même disent ne pas manger la chair de leurs victimes en ne consommant que les parties symboliques comme le foie, le cerveau ou le cœur et dans un acte plutôt animiste que gastronomique. Pourtant, certains de nos comportements nous montrent à quel point le désir est là, inconscient mais bien présent. Combien de fois avons-nous eu la forte envie de mordre dans un morceau de la personne que l’on aime le plus ? Ne dit-on pas «  je t’aime tellement que je te mangerais » ?
Sous cette optique, certes un peu improbable dans le contexte gastronomique où nous serons conviés, j’ai réalisé un certain nombre de tableaux caractéristiques de la célèbre catégorie « nature morte ». Dignes des illustrations de recettes, ces peintures figurent de curieux gâteaux, architectures où se mêlent membres et chocolat, organes et chantilly. Tous les ingrédients sont traités avec respect. L’alchimie de leur assemblage s’accorde parfaitement avec l’idée que l’on se fait d’un entremet.  Leur confrontation ne dénote aucune violence, aucune barbarie. La terreur inspirée normalement par un tel thème devient ici  un soupçon de poivre dans un palais de cacao. Est-ce le sucre ou la peinture qui fait ça ?


Philippe Mayaux

 

À propos de Key Hiraga

Après des études de sciences économiques à l'Université Keio de Tokyo, Hiraga se forma seul à la peinture et participa, à partir de 1956, à des expositions collectives.
Ses débuts prometteurs sont auréolés d'une bourse d'études à l'étranger, Key Hiraga arrive à Paris en 1965. Il va alors pleinement s'inscrire dans l'irrésistible élan de liberté créatrice propre à cette période où surgissent des mouvements artistiques comme la figuration narrative ou le Pop Art.
En 1966-1967 il fut membre du groupe ORA autour du critique d'art Gérald Gassiot-Talabot avec Peter Foldès, Michel Macréau, Yannis Gaïtis et Edgard Naccache.
Hiraga eut la farouche volonté de conserver l'importance des bas instincts de l'être humain et sa nature animale et ce afin de lutter contre la morale castratrice et la mécanisation de la société moderne.
Ainsi s'inspire-t-il, lors de ses séjours parisiens, de la vie nocturne du quartier de Pigalle, qu'il traduit par des scènes particulièrement cocasses aux couleurs vives et au trait acéré. Essentiellement graphique, même si la couleur crue y intervient, l'oeuvre de Hiraga ne peut être située ailleurs que dans la mouvance du pop art et son déferlement du moment sur le monde à travers l'Europe, où il prit la forme de ce que Gérald Gassiot-Talabot qualifia de Figuration Narrative.
« A voir les formes patibulaires, têtes en bas, coiffées de chapeaux melon, au milieu d'une forêt de symboles où le sexe a une place dominante, à déchiffrer ces tatouages compliqués, ces langues-cravates aux ramages insolents, ces roses équivoques, ces joyeux noctambules qui ont oublié les lois de la pesanteur, le moins que l'on puisse dire, c'est que Hiraga est un peintre qui n'a pas les pieds sur terre. »
Gérald Gassiot-Talabot, 1967
Key Hiraga a eut une très importante influence sur toute une génération de jeunes artistes japonais d'aujourd'hui.

 

À propos de John Baldessari

John Baldessari was born in National City, California in 1931. He attendedSan Diego State University and did post-graduate work at Otis Art Institute, Chouinard Art Institute and the University of California at Berkeley. He taught at the California Institute of the Arts in Valencia, CA from 1970 - 1988 and the University of California at Los Angeles from 1996 - 2007.
Baldessari’s artwork has been featured in more than 200 solo exhibitions and in over 1000 group exhibitions in the U.S. and Europe. His projects include artist books, videos, films, billboards and public works. His awards and honors include the 2014 National Medal of Arts Award, an upcoming award from the International Print Center New York in 2016, memberships in the American Academy of Arts and Letters and in the American Academy of Arts and Sciences, the Americans for the Arts Lifetime Achievement Award, the Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative, the BACA International 2008, the Golden Lion for Lifetime Achievement, awarded by La Biennale di Venezia and the City of Goslar Kaiserring in 2012. He has received honorary degrees from the National University of Ireland, San Diego State University, Otis Art Institute of Parsons School of Design, and California College of the Arts.  He currently works in Venice, California.

Recent projects include exhibitions at Sprüth Magers Gallery Los Angeles in 2016, the Städel Museum in Frankfurt, Germany in 2015, Marian Goodman Gallery London in 2015, an exhibition at the Garage Center of Contemporary Culture (Moscow, Russia) in 2013 and the 2009-2010 traveling retrospective
«John Baldessari: Pure Beauty.” John Baldessari Catalogue Raisonné, Volume One: 1956-1974 was published by Yale University Press in 2012, Volume Two: 1975-1986 was released in 2014, and Volume Three: 1987-1993 was released in 2016; A collection of his writings titled, More Than You Wanted to Know About John Baldessari Volume 1 and Volume 2 was published by JRP|Ringier in 2013.

Upcoming projects include exhibitions at Marian Goodman Gallery New York, Mai 36 in Switzerland, New Prints with Gemini G.E.L. and Mixografia in Los Angeles, a design for the BMW Art Car, and a design for the sets and costumes of the Paris Opera.

Extrait de / Excerpt from :  http://www.baldessari.org/bio/
Peu avant sa mort fut inauguré le Key Hiraga Museum à Hakone Yumote au Japon.

Horaires

Mardi - Samedi, 11h - 19h

Adresse

Galerie Loevenbruck 6 rue Jacques Callot 75006 Paris 06 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022