Biographie

Né le 18 février 1951.

Ces dernières années, Gilgian Gelzer s’est vu consacré par de nombreuses expositions personnelles institutionnelles en France et à l’étranger. Cela vient entériner un parcours artistique entièrement dédié au dessin, sans cesse réinventé, qui fait de Gilgian Gelzer l’une des grandes figures du dessin aujourd’hui.

En 2017, le musée de Soleure (Suisse) lui a dédié une importante rétrospective. Puis, jusqu’en 2019, un cycle conséquent d’expositions a été organisé par plusieurs institutions françaises : le Cabinet des dessins Jean Bonna à l’Ecole nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris ; la Fondation Fernet-Branca ; le Domaine de Kerguéhennec et le musée des Beaux-Arts de Caen. Chaque exposition a été accompagnée d’un catalogue, et chaque fois, Gilgian Gelzer y a conçu l’accrochage en présentant des oeuvres spécifiques.

Le travail de Gilgian Gelzer est d’une richesse infinie par les multiples aspects de sa pratique (dessin, peinture, estampe et photographie) qui témoignent d’une capacité incontestable à se renouveler. Résolument abstrait, son dessin varie selon des gestes et des couleurs, du format carte postale jusqu’aux dessins muraux. Depuis les années 1990, la simplicité des outils utilisés par Gilgian Gelzer, des crayons de couleur, renvoie à celle des lignes amples et déliées dans l’espace de feuille. Par variation de format et de couleurs, Gilgian Gelzer a fait évoluer son dessin par des gestes plus concentrés, des mouvements circulaires avec une palette de couleur plus large, allant de l’ovale épuré en passant par des formes aux allures florales, les oeuvres sont parcourues comme par des flux d’énergie qui structurent et amplifient l’espace. La superposition des traits colorés apporte de l’intensité à ces flux, quand leur séparation démultiplie cette sensation énergique, on ressent cet élan vital, presque musical.

Suite aux expositions muséales, ses recherches les plus récentes ont été influencées par sa pratique de l’estampe à l’atelier de Michael Woolworth où le recours à la gravure sur bois à l’aide d’une tronçonneuse portative a accentué son rapport au corps et à la précision du geste. Des dessins à la cire sur papier kraft sont ainsi issus de cette série de gravures.

Dans le même temps, Gilgian Gelzer a conçu de grands diptyques et polyptiques. Les jonctions entre les panneaux marquent une rupture qui donne un rythme singulier à ces oeuvres d’envergure. Chaque panneau pourrait être autonome mais fait pourtant partie d’un tout, comme notamment dans les grands polyptyques de Joan Mitchell. Le regard fixe des masses, suit des lignes mais circule sans cesse dans la composition. Résolument expressionniste, cette série renvoie également aux peintures all over de Jackson Pollock, pour leur monumentalité et leur façon de rejouer sans cesse le lien entre le spectateur et le corps de l’artiste. Cet ensemble révèle la virtuosité de cet immense dessinateur, un savant équilibre entre contrôle et spontanéité, entre vitalité et concentration. Une façon unique de transcender des gestes simples - tirer un trait, griffonner, souligner, repasser, appuyer, délier.

Dernière mise à jour le 26 janvier 2024