GERARD GASIOROWSKI

Exposition
Arts plastiques
Carré d'Art-Musée d'art contemporain Nîmes
Vingt-quatre ans après sa mort brutale en 1986, l’œuvre de Gérard Gasiorowski est toujours d’une grande actualité car les questions qui sont les siennes : la mise en doute de l’identité de l’artiste, l’hétérogénéité des styles, le croisement du mythe du créateur et de l’anthropologie forment une armature conceptuelle toujours valide. Des premières œuvres hyperréalistes à la disparition, de l’Académie fictive Worosis Kiga au primitivisme de l’indienne Kiga, de Manet à Lascaux, Gasiorowski interroge tous les états et les stades de la peinture. Composée d’une centaine d’œuvres, dont certaines rarement montrées, cette exposition entend proposer une nouvelle lecture du travail de l’artiste tenant en premier lieu dans le refus d’une mise en perspective linéaire. Par-delà ces fondements, l’exposition souhaite plus particulièrement mettre en lumière un processus de travail constamment porté par l’obsession du recommencement de la peinture. Outre de fréquents changements de style et une discontinuité voulue et revendiquée, cette quête s’est traduite chez l’artiste par la répétition de motifs traversant son œuvre à intervalles plus ou moins réguliers ; comme par exemple les Oipah Ho et Oipah Stra, redondants à de nombreux endroits. De plus, la logique du travail en série qui est la sienne est une façon pour Gasiorowski de remettre perpétuellement en jeu son « savoir » et ses acquis. L’exposition s’appuie sur le travail scientifique mené par deux commissaires d’exposition indépendants : Eric Mangion et Frédéric Bonnet à partir des archives de la Galerie Maeght. Le catalogue, bilingue, coédité avec l’éditeur Hatje Cantz, s’organise autour des notions de recommencement et de recouvrement. Un essai le replacera par rapport à deux de ses contemporains : Gerhard Richter et Malcolm Morley. Un autre analysera ses jeux sur le langage.

Complément d'information

Carré d’Art-Musée d’art contemporain de Nîmes propose, quinze ans après le Centre Georges Pompidou, une nouvelle rétrospective dédiée à l’œuvre de Gérard Gasiorowski (1930–1986).
Composée d’une centaine d’œuvres, dont certaines rarement montrées, cette exposition entend proposer une nouvelle lecture du travail de l’artiste, tenant en premier lieu dans le refus d’une mise en perspective linéaire. Les principales séries ou œuvres – des Approche (1964-1970) à Fertilité (1986) – seront présentées. Néanmoins, la chronologie en sera complètement modifiée afin de multiplier les points d’entrée dans son travail.
Toute sa carrière durant, l’artiste se pose en chantre de la contradiction, pensée en termes de mise en opposition constructive et non d’impossibilité. Il s’agit là d'un aspect incontournable de sa pratique et de sa personnalité, qui le voit passer de la figuration hyperréaliste à l’abstraction ou la fiction, de la virtuosité à la croûte, tout en maniant l’irrévérence ou l’hommage, la gravité et l’ironie la plus acide, l'excès ou l'ascèse. Gasiorowski s’est en effet ingénié à jouer lui-même avec l'exégèse de son travail en multipliant chausse-trappes et objets de confusion, construisant une œuvre faite de disparitions (Les Aires, Kiga), de conflits (La Guerre, l'Académie Worosis Kiga), de dons ou d'offrandes (Hommage à Manet, Les Paysans), allant même jusqu’à produire, au cours des dernières années de sa carrière, des œuvres dont l’ampleur rend la présentation quasi impossible. Il s'agira en outre de mettre en lumière un processus de travail constamment porté par l’obsession du recommencement et du flux permanent de la peinture ; une quête qui s’est traduite par la répétition de motifs ponctuant son œuvre à intervalles plus ou moins réguliers.
L’accrochage de l’exposition entend procéder lui aussi de cette logique de la contradiction et du recommencement en la rendant visible au travers de rapprochements d’œuvres a priori incongrus, mais aussi en disséminant volontairement des « indices » conduisant à une compréhension globale de l'œuvre. Car au-delà d'un travail fait de ruptures et de recherches discordantes, l'exposition permettra néanmoins d’affirmer la cohérence de l’ensemble de l’œuvre de Gasiorowski. Cette cohérence – qu'il définit comme une « ligne indéfinie » qui le ramène jusqu'à Lascaux et à l'essence du geste pictural – passe par une remise en question de son propre savoir et de ses acquis, et surtout par une manière d’interroger sans relâche tant la pratique de la peinture que la possibilité de peindre et d’être peintre.

Commissariat : Frédéric Bonnet, critique d’art et commissaire d’expositions indépendant, et Eric Mangion, directeur du Centre national d'art contemporain de la Villa Arson, Nice, et critique d'art.

Un catalogue bilingue français/anglais sera publié aux éditions Hatje/Cantz, avec des textes de Frédéric Bonnet, Éric Mangion, Laurent Manœuvre, Erik Verhagen, ainsi qu’un entretien inédit avec Thomas West, réalisé quelques jours avant sa disparition.

Remerciements à la Galerie Maeght, Paris.

Horaires

du mardi au dimanche de 10h à 18h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Carré d'Art-Musée d'art contemporain Place de la Maison Carrée 30000 Nîmes France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022