Genesis Belanger We were never friends

Exposition monographique
Exposition
Arts plastiques
Consortium Museum Dijon
Vue de l'exposition "We were never friends" de Genesis Belanger au Consortium Museum, Dijon, 2021.

Genesis Belanger, née en 1978, a commencé ses études d’arts plastiques en 2000 à la Rhode Island School of Design avant de poursuivre son cursus à la School of the Art Institute de Chicago puis au Hunter College de New York, où elle obtient un master en arts plastiques en 2012.

Genesis Belanger réalise des sculptures minutieuses en grès et porcelaine, en s’emparant de lieux communs issus du surréalisme, du Pop Art et de la publicité. Ses œuvres parodient avec un humour tranchant les objets et clichés traditionnellement perçus comme féminins tels que rouge à lèvres, sac à main ou manucure.

Son travail se caractérise par l’usage d’éléments qui fonctionnent comme des substituts du corps humain, des objets délicatement sculptés et teintés dans des couleurs qui évoquent le fondant à pâtisser. Sculptées dans des matériaux précieux et des tons doux, les natures mortes de l’artiste – meubles, fruits et fleurs chargés de signes et de symboles – sont de plus en plus contextualisées par leur environnement pour devenir des espaces chargés psychologiquement par la main de l’artiste. Les objets de la vie quotidienne deviennent inconfortablement familiers lorsqu’ils commencent à nous ressembler.

Pour son exposition au Consortium Museum, la première dans une institution française, Genesis Belanger dévoile onze sculptures inédites qui s’inscrivent dans la continuité naturelle de son travail récent, sur une invitation d’Éric Troncy. Son exposition reproduit un intérieur coquet dans lequel sont rassemblées des installations imposantes qui prennent la forme d’éléments de mobilier – divan, desserte, lit, fauteuil – où sont disposés des objets sculptés. Intitulée We were never friends (“Nous n’avons jamais été amis”), l’exposition de Genesis Belanger explore le thème de la romance avec son cortège de fantasmes et de déceptions.

Le processus de travail de Genesis Belanger est singulier : il commence avec la conception d’un environnement prédéterminé dans son imaginaire, souvent empreint de clichés de la culture populaire, dans lequel la scénographie des œuvres dans l’espace joue un rôle décisif. We were never friends nous transporte dans un hôtel romantique typiquement nord-américain compressé dans une seule pièce, dans une mise en scène nette et particulièrement travaillée, dans des tons pastel. Chaque élément renvoie aux différents espaces qui composent l’hôtel dans l’imaginaire populaire – le hall d’accueil, la chambre ou encore les éléments de décor typiques qu’on peut croiser dans les couloirs.

Le scénario imaginé par Genesis Belanger place la romance au cœur de son dispositif. Ce drame en plusieurs actes relate les sentiments successifs de l’idylle amoureuse : la séduction, l’obsession des corps qui se découvrent, la magie flottante des débuts de relation et la lente désillusion qui parfois s’en ensuit.

Sur le mobilier traditionnel imaginé par l’artiste sont disposés des objets familiers finement sculptés dans la céramique, le grès et l’acier et choisis pour leur charge symbolique. Comme souvent dans le travail de Genesis Belanger, ce décor très séduisant renferme une réalité plus dramatique : le sentiment de désenchantement des relations amoureuses qui se détériorent avec le temps. Il met aussi en relief la question de la permanence qui est au cœur de sa pratique artistique avec des matériaux choisis pour leur capacité à matérialiser des objets immuables, qui persistent avec la durée.

Parmi les natures mortes se découvrent des parties anatomiques morcelées, discrètement disposées entre ces objets banals, qui se fondent dans le décor et font basculer la perfection de cette mise en scène dans un registre absurde. L’artiste déconstruit les symboles de la féminité – les parties du corps sont moins désirables quand elles sont morcelées – et parodie ceux de la masculinité, comme dans Masculine Still Life. Ces corps découpés, uniquement féminins, traduisent l’engagement féministe de l’artiste qui dénonce l’objectification du corps des femmes.

L’exposition We were never friends (une formule souvent entendue dans les échanges de l’étape de la désillusion amoureuse, lorsque les amants se déchirent) donne l’opportunité à l’artiste d’expérimenter avec des techniques plus complexes en réalisant notamment des installations de plus en plus imposantes qui lui permettent de développer sa pratique sculpturale de manière toujours plus sophistiquée.

Avec ces nouvelles pièces, le public est invité à découvrir pour la première fois en France le travail séduisant, déroutant, absurde et dérangeant d’une artiste singulière dont chaque exposition propose une nouvelle relecture des relations de la vie quotidienne au travers d’objets qui convoquent familiarité, beauté et inquiétante étrangeté.

Commissaires d'exposition

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14h à 18h et jusqu'à 20h le vendredi.

Tarifs

Plein tarif
- 5.00€

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Consortium Museum 37 rue de Longvic 21000 Dijon France

Comment s'y rendre

37 rue de Longvic
21000 Dijon

Le Consortium Museum est situé à 200 m de la place Wilson.

En bus : L5/L6/L11/L12, arrêt Wilson-Dumont
En Vélodi : station place Wilson
En train depuis Paris : 1h30, depuis Genève : 2h30

Parking souterrain gratuit
Stationnement dans la rue gratuit

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022