François ROUAN

Découpe / modèle - 1965 / 2009
Exposition
Arts plastiques
Galerie Jean Fournier Paris 07

La galerie Jean Fournier est heureuse de présenter deux ensembles d’œuvres sur papier à l’occasion de l’exposition de François Rouan, Découpe / modèle – 1965 / 2009. Le premier est constitué d’œuvres datant de 1965 à 1969 et le second d’œuvres réalisées de 2002 à 2009. Cette exposition s’est construite en écho à celle que lui consacre le musée Matisse du Cateau-Cambrésis intitulée « François Rouan, la découpe comme modèle », 2 juillet – 18 septembre 2011. Dans le catalogue de l’exposition, Isabelle Monod-Fontaine, commissaire de l’exposition, note « Il ne s’agira pas ici de décrire un parcours, la cartographie des déplacements d’un peintre intranquille, mais de confronter, au risque du grincement, deux moments forts de son histoire : les débuts, entre 1965 et 1970 ; puis les peintures d’aujourd’hui, celles réalisées entre 2009 et 2011. Ces deux moments ont à voir avec Matisse. Rouan n’a cessé d’entretenir avec lui ce qu’il désigne comme une conversation en peinture (…) »[1] A la galerie, le premier ensemble de peintures sur papier permet de découvrir un choix riche et varié des premiers papiers gouachés, découpés et collés de François Rouan de 1965 à 1969. Dès les années soixante, l’artiste développe une pratique véritablement expérimentale inspirée des papiers découpés de Matisse et des lacérations de Fontana. Cette période est foisonnante et riche en expérimentations, par l’emploi notamment de procédures et de matériaux divers. Les papiers travaillés sont des papiers millimétrés ou numérotés, des feuilles d’écoliers, des papiers de soie… Ils sont peints, puis découpés, parfois pliés, puis collés et ensuite mis sous la pression d’une plaque de verre permettant ainsi la naissance du dessin aléatoire des lignes des papiers et de la couleur. Cette dernière étape est souvent adossée à des taches, des signes, des lignes dont l’artiste macule les papiers ainsi obtenus. Cette complexité se traduit notamment par l’incapacité du regard à définir ce qui est fond de ce qui est forme, le brouillage est entier. Le tressage employé dès 1966 par l’artiste est évoqué ici par un papier datant de 1969, Tressage orange, blanc, rose, bleu. Cette technique sera poursuivie puis disparaîtra dans les années quatre-vingt pour ressurgir de manière omniprésente à partir de 1996. Les quatre ensembles de peintures sur papier récents datant de 2002 à 2009 sont toutes issues de ce processus du tressage. Ces papiers sont à l’origine des toiles tressées intitulées Membrillo et Odalisques Flandres. Les tressements sur papier préparatoires aux toiles Odalisques Flandres révèlent un travail plus particulièrement assujetti à l’arabesque complexifié par le processus du tressage. Des dominantes de couleur rouge ou bleue sont confrontées aux lignes serpentines noires qui passent du dessous au dessus dans le tressement de deux feuilles. Le dialogue entre ces deux ensembles de peintures sur papier réalisés à trente ans d’intervalle permet de présenter deux moments de conversation avec Matisse, deux échanges liés tout en étant autonomes. A l’occasion de cette exposition, édition d’un catalogue, texte de Philip Armstrong, éditions Lienart.

Artistes

Adresse

Galerie Jean Fournier 22 rue du Bac 75007 Paris 07 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020