Floating land

Sophie Dejode et Bertrand Lacombe
Exposition
Arts plastiques
néon Lyon

"Floating land est né d’une confrontation à la pénurie immobilière actuelle, rendant problématique la création d’espaces d’exposition. S’est imposée l’idée de construire une micro nation souveraine et indépendante destinée à la diffusion de créations actuelles, orientées sur des problématiques d’auto-gérance, de survie, de défense et de nomadisme."

Sophie Dejode et Bertrand Lacombe posent aujourd’hui les fondations de cette énorme machine à fantasmes (à utopies ?) en quatre lieux à Lyon. S’appropriant multiples stratégies guerrières ils envahissent et annexent un musée d’art contemporain, une médiathèque, une galerie et un espace indépendant... Néon, espace indépendant.

 

Une fiction politique

À la question d'une représentativité possible des formes de l'art contemporain correspond la multiplicité de ses réponses esthétiques, lesquelles ont plaidé en faveur d'une re-conduction des limites de l’oeuvre d'art au-delà de ses frontières matérielles et culturelles. Dans ce champ élargi de l'art contemporain où la pratique interdisciplinaire et transversale opèrent un travail de déterritorialisation, Floating land, architecture flottante micro étatique apporte une extension aux stratégies territoriales de l'art en mettant la science militaire et diplomatique à son service.

"Selon le stratège, l'armement ce n'est ni le soldat, ni les moyens employés mais d'abord : la position, la disposition et la direction des forces en présence"(1)
Floating land dans son fonctionnement politique adopte cette position armée sur la défensive en utilisant ses frontières naturelles à la fois comme fonction stratégique et comme fiction diplomatique.
Si fiction diplomatique il y a, c'est précisément dans les limites objectives de l’île dans son insularité même qu'elle doit être trouvée, ne fonctionnant pas dans cette limitation autrement qu'une ambassade étrangère en tant qu'enceinte protégée, à l'intérieur de laquelle les lois nationales ne sont pas en vigueur.
L'île devient une sorte d'enclave avec des prérogatives d'immunité et d'inviolabilité lesquelles demeurent symboliques en l'absence d'un statut juridique définitif.
Floating land s'arroge ainsi le droit de créer du politique sur des terrains incertains (sur une incertitude juridique qui la place équivoquement dans une situation d'infraction), davantage qu'en suivant des lignes déterminées par avance qui la transformerait d'emblée en une proposition d'obédience publique et publicitaire (c’est-à-dire promue au rang de satellite institutionnel de l'information). Elle est un devenir hypothétique de l'art contemporain comme exception culturelle détachée du sol de l'institution (son architecture en témoigne de manière pour le moins littérale), et c'est là sa part d'utopie proclamée qui veut établir dans l'ordre des choses son principe de réalité, parce que : " une utopie n'est pas une impossibilité mais une possibilité qui ne trouve pas de réalité" (2)

(1) Paul Virilio, L'ESPACE CRITIQUE, éd. Christian Bourgeois, 1984, n p 164
(2) Robert Musil, L’HOMME SANS QUALITE, Tome 1, éd. du Seuil, coll. Poche

Daniel bailly
Correspondant du Floating land fanzine.

Horaires

lundi,mercredi,jeudi,vendredi de 17h à 21h, samedi de 15h à 19h, fermé le dimanche et le mardi

Adresse

néon 41 rue Burdeau 69001 Lyon France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020