FIAC 2017

Stand 0.A51
Manifestation/Festival
Arts plastiques
Galerie Catherine Issert Saint-Paul de Vence

Pour l’édition 2017 de la FIAC, la galerie Catherine Issert propose un accrochage autour de l’œuvre Furniture sculpture 2001/06 (2001) de John M. Armleder. Un prototype de lit conçu par le groupe d’architectes Superstudio[1] en 1968 est posé au sol, au centre du stand. Les murs sont quant à eux recouverts de film vinyle doré.

Sur cette surface métallisée, Catherine Issert présente avec la complicité de John M. Armleder des œuvres de François Morellet, Olivier Mosset, Steven Parrino, Pascal Pinaud et Xavier Theunis, qui viendront mettre en exergue l’ambiguïté de l’installation.

En effet, comme souvent chez Armleder, Furniture Sculpture 2001/06 joue d’une ambivalence entre sculpture et design ainsi qu’entre peinture et manufacture. L’adhésif doré confère à l’espace une aura théâtrale, convoquant une picturalité pourtant ici absente dans son effectivité ; paradoxe des objets dits d’usage, le lit joue d’un effet décoratif sans perdre sa fonction, se transformant en sculpture minimaliste de par sa contextualisation. Ici spectaculaire « sculpture de chambre [2]», les Furniture Sculpture « sont des sculptures qui peuvent être perçues comme des commentaires ou une conséquence d’[une] domestication de l’art. [3]», retraçant la mutation de la figure abstraite autothétique et autocentrée vers un hybride mêlant culture populaire, savoirs industriels et histoire de l’art.

Absolues et distanciées, les œuvres de François Morellet, Olivier Mosset, Steven Parrino, Pascal Pinaud et Xavier Theunis racontent également cette évolution de la forme contemporaine, « perpétuant ce qui fut radical autrefois par l’extension de son histoire [4]» : naissant grâce à des protocoles sériels et mécaniques, elle se nourrit de références mettant à mal la notion de genre : le ready-made, la musique rock, l’architecture, le Pop Art, l’industrie automobile, l’abstraction, la sous-culture biker


[1]Groupe radical fondé à Florence en 1966-67, Superstudio revendique, dans ces années de contestation, une pratique conceptuelle et iconoclaste de l’architecture. A travers photomontages, prototypes de mobilier, films ou textes aux accents provocateurs, le groupe développe une critique de la culture pop anglo-saxonne.

[2]Vincent Pécoil « le minimum, un maximum travesti ? » in cat. de A moitié carré, à moitié fou, Villa Arson, Nice, 2007

[3]Ibid

[4]Steven Parrino cité par Fabrice Stroun in La marque noire, Palais de Tokyo, 2004

Adresse

Galerie Catherine Issert 2 route des Serres 06570 Saint-Paul de Vence France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020