Fabien Mérelle

Traversé(e)
Exposition
Arts plastiques
Galerie Praz-Delavallade Paris 03

Mise en scène d'une vie quotidienne.

Mise en scène d’une vie quotidienne, telle pourrait-être la proposition de Fabien Mérelle pour cette nouvelle exposition à la galerie Praz-Delavallade. Mise en scène qui s’organiserait dans les limites physiques d’un lieu de loisir, de travail, de création ou d’intimité personnelle.  Mais comment s’incarne-t-elle et se présente-t-elle aux autres ? Le sociologue américain Erving Goffman dans les années 1950 pris pour thème lors de son étude consacrée à «The Presentation of Self in Everyday Life» (mise en scène d’une vie quotidienne) la représentation théâtrale, référence métaphorique avec la vie réelle. Confrontation des soi, jeu de frontière entre deux individualités qui doivent nécessairement s’envahir réciproquement tout en conservant leur autonomie et leur représentation réciproque d’elles-mêmes. C’est de cette tension entre le moi et l’autre dont il est question pour Fabien Mérelle en se présentant invariablement vêtu de son pyjama rayé, vêtement de pantomime pour mieux envahir subrepticement l’espace public d’une manière policée,  douce, amère, ironique et finalement accéder à une certaine théâtralité dans laquelle interviennent ses proches, sa famille, scènes chimériques, oniriques qu’il traduit au fil de ses dessins d’encre et d’aquarelle. Ces derniers décrivent avec une science minutieuse un monde ou s’entrechoquent présent et passé, vivants et oubliés, humains et végétaux, personnages fantasques et animaux extraordinaires. L’enfance rêvée mais enfouie resurgit au détour de ses dessins d’enfants qu’il avait précieusement conservés et qui tissent de belle manière un nouveau dialogue avec le petit garçon qu’il fût trente ans plus tôt. De ses archives il extrait des volumes qui trouvent aussitôt des territoires vierges à conquérir, l’aventure est au bout de son crayon et d’un imaginaire fertile, pour preuve ce radeau en tout point conforme à un dessin où on le voit naviguer comme un Jonas affublé d’oreilles et de queue d’âne à peine sortie du ventre de la baleine. En extirpant son personnage de la feuille blanche, Fabien s’inscrit dans le réel pour poursuivre une recherche dont le dessin et la source vivent. Ce n’est probablement pas un hasard si son personnage, au sens premier incarne l’idée de masque. Évoquons plutôt la reconnaissance du fait que si tout le monde, toujours et partout, joue un rôle, plus ou moins consciemment, chacun aura tendance à s’en convaincre lui-même, de façon à ce que l’on croit en ces personnages, et c’est bien là que réside toute la délicatesse de l’artiste.

Complément d'information

Pour plus d'informations, veuillez contacter Sarah Suco Torres : sarah@praz-delavallade.com

Artistes

Horaires

La galerie est ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Praz-Delavallade 5 rue des Haudriettes 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022