Extraits
vue générale de l'exposition
Il y a dans le travail de Simon Boudvin comme de Vincent Ganivet un penchant prononcé pour le gravât et le substrat, le déchet et le gâchis, l’envers du décor, les débris architecturaux, le pendant des formes pleines et leur récupération. Mais dans cette exposition aux faux airs de raffinerie en ébullition, à chacun sa temporalité. Tandis que, d’un côté, les photographies de Simon Boudvin révèlent des espaces en creux soumis au procédé d’extraction de leur matière première, de l’autre, Vincent Ganivet expose des sculptures et des installations dont les éléments persistent, remontent à la surface et fonctionnent à vide. Paradoxalement, l’artillerie lourde de Vincent Ganivet est mise au service d’effets infimes et déceptifs. Quoi de plus anodin que cette poignée de poussière éparpillée sur une plaque en acier, elle même sanglée autour d’un compresseur, qui se mettent à former un cercle sous le coup des vibrations de la machine ? Quoi de plus banal que ces objets échoués dans une poubelle remplie d’eau sale et leurs configurations aux géométries variables qu’ils finissent par composer au rythme des mouvements circulaires du liquide ? C’est que Vincent Ganivet n’hésite pas à saccager la galerie, tout en poésie. On se rappelle de ses dégâts des eaux qu’il installe au plafond, de ses feux d’artifice, de ses dégringolades de parpaings selon le principe du domino, ou encore de son carambolage de voitures réalisé le temps d’un vernissage rue Louise Weiss. Chez lui, ça fuit, tâche, tombe, court-circuite ou explose. Et puis de temps en temps, ça marque une pause et se transforme en une architecture fragile qui menace à tout moment de s’effondrer. De son côté, Simon Boudvin se penche davantage sur la genèse des bâtiments. Partant du simple constat qu’à toute architecture correspond le frère caché d’un espace évidé, qu’à chaque construction de surface coïncide un espace labouré, il concentre son travail photographique sur des architectures en négatif. Soit, l’espace lui-même, mais également ce qu’il rejette et régurgite, autrement dit ses restes et ses déchets. Ainsi, dans des photos d’empilement de pneus, de chantiers ou de tas de gravât, Simon Boudvin rend une fois de plus leurs lettres de noblesse aux matériaux oubliés, devenus de véritables compositions sculpturales plantées au beau milieu de territoires sans qualité.
Complément d'information
Artistes
Horaires
Comment s'y rendre
M°7, arrêt Aubervilliers - Pantin Quatre Chemins
Bus 170 arrêt Hôpital la Roseraie