Exposition Pierre Tal Coat

Pour sa septième exposition Tal Coat, la galerie présente une cinquantaine d’œuvres de 1965 à 1985, phase ultime de son travail, en pleine maturation, quand la figuration évidente laisse place à une expression toujours liée à la nature mais plus libre, plus spirituelle, à la quête de l’essentiel. Nous avons mis l’accent sur les œuvres sur papier qui ne sont jamais préparatoires à des peintures, mais qui sont des œuvres à part entière. Des aquarelles, fluides, dont la vivacité du geste est sans repentir, évoquent « les grands horizons » chers à Tal Coat. Des lavis, puissants, affrontements de masses, du clair à l’obscur, révèlent ce qu’il désignait comme « le contexte gaëlique, la pierre, la forêt, l’âme celte » : les titres Terre noire, Affrontés, Sillons… Quelques peintures en matière ponctuent cet accrochage. Du ciel à la falaise, le regard a conservé cet éblouissement des choses perdues ou en émergence dans la mouvance de leur parcours. Et par un tour d’alchimie, dans cette maturation terrienne, Tal Coat capte le plus fugace, la lumière, le frémissement de la vie. « Rien dans sa peinture ne sépare la terre de son souffle » écrit André du Bouchet. Elle est l’expression la plus absolue de la vie qui germe. Elle peut échapper au langage des images, des métaphores, des allusions, des références et n’être qu’elle-même, nue et dépouillée de tout artifice.