Exposition de Françoise Vergier, La Déesse d’en bas

Exposition
Arts plastiques
L'Assaut de la Menuiserie Saint-Étienne
Françoise Vergier, Vu d’en haut (détail), 2022

Vernissage : le vendredi 20 mai à partir de 18h

L’Assaut de la menuiserie présente une exposition de Françoise Vergier, sculptrice, peintre et dessinatrice de notre région installée en Drôme Provençale, avec un parcours jalonné d’invitations par des institutions internationales : le Centre Pompidou en 1996, le Carré d’art de Nîmes en 2004, le Musée du quai Branly en 2021, pour l’exposition collective Ex-Africa. À cette occasion l’artiste présente des œuvres inédites, produites pour l’exposition et dédiées à l’histoire de la houille... Clin d’œil à la Ville de Saint-Étienne, mais plus généralement à l’histoire mondiale, passée et contemporaine : de son extraction dans les mines à son utilisation comme combustible sous de multiples formes et pour diverses applications, les œuvres des Françoise Vergier s’attachent aux histoires de vies humaines, qu’elles soient de France, de Pologne, ou encore d’Afrique du Nord.

Complément d'information

« Le poing d’une femme et le poing d’un homme pour une guerre de la résistance. Depuis
toujours, il y a des personnes qui ne cèderont pas. C’est ainsi que je peux croire à une
humanité, sauvegardée de sa soumission au déclic de l’éveil. Oui, la beauté est toujours en
instance, là où le grand jeu de l’imaginaire n’abolit pas le hasard. Aujourd’hui plus encore qu’hier
le prix du “non” coûte cher à toute singularité ouverte sur l’ailleurs. Des idées, des pensées, l’art,
l’amour n’ont pas de prix. »
— Françoise Vergier, à propos de l’oeuvre Oui c’est la guerre pour ce qui n’a pas de prix, 2018
Les têtes (Les déesses)
« Il existe un concept très ancien, centré sur la terre. Il est le socle de notre humanité liée à la
puissance de la nature, celle du renouveau constant de toute forme de vie. Les humains l’ont
divinisé en des temps très anciens par une figure cosmogonique et holistique. Il s’agit d’une
force auto-génératrice qui reçut le nom de Grande Déesse, Déesse Mère ou bien Déesse Terre.
Elle est une énergie créatrice de principe féminin. Mes « têtes » sont une réactivation de ce
concept que je considère comme étant toujours présent dans notre monde.
« La tête » est modelée en terre glaise. Elle est une personnification de cette Déesse, je pourrais
même dire qu’elle est une incarnation car sa sculpture est produite par une pensée issue de
mon corps et de mon esprit. Elle est une métaphore de l’idée de la sphère, une image écho de
la planète terre, de notre propre tête, de nos yeux, du ventre de la femme enceinte, de la lune…
elle est support du concept cyclique du temps que la nature offre à notre perception par les
jours et les nuits et les saisons qui viennent et repartent sans cesse. Je la pare de perles et
autres, souvent peinte à l’émail de paysages drômois ou pas, mais aussi de plages colorées,
d’incrustations ou d’incisions dans la matière pas encore sèche. Le visage est parfois le portrait
d’une personne de mon entourage ou des parties de plusieurs personnes. La proéminence de la
boîte crânienne fait masse, elle devient un support matériel, se charge d’éléments signifiants
jusqu’à ce que l’ensemble impose son rayonnement.
Façonnée par mes mains dans un esprit de dévotion envers la nature, je veux magnifier cet état
de fait qu’est l’ordre naturel. J’ai la conviction de ne pas avoir le choix, d’être obligée de m’y
soumettre, d’en faire partie sans vouloir plier la nature. Lorsque « je monte » une sculpture de
tête je pense donc du côté de l’acquiescement envers notre planète. L’enchantement que
procure l’arrivée du printemps, l’émerveillement que suscite des paysages grandioses ou banals,
l’infini des ciels étoilés, nuageux ou d’un bleu azur, ou bien la crainte que provoque les
puissances telluriques, tout est source d’une joie sacrale. L’oeuvre que je m’efforce de faire est
une prière prononcée vers la belle ordonnance naturelle. Je vis la pratique de l’art comme une
expression du sacré. Aujourd’hui, à sa spiritualité s’ajoutent ses dimensions sous-jacentes
politique et guerrière. »
— Françoise Vergier, janvier 2022
« Les historiens de l’art et de la littérature savent qu’il y a entre l’archaïque et le moderne un
rendez-vous secret, non seulement parce que les formes les plus archaïques semblent exercer
sur le présent une fascination particulière, mais surtout parce que la clé du moderne est cachée
dans l’immémorial et le préhistorique. C’est ainsi que le monde antique se retourne, à la fin, pour
se retrouver, vers ses débuts, l’avant-garde, qui s’est égarée dans le temps, recherche le primitif
et l’archaïque. C’est en ce sens que l’on peut dire que la voie d’accès au présent a
nécessairement la forme d’une archéologie. »
— Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain ? (Traduit de l’italien par Maxime Rovere,
Payot & Rivages, Paris, 2008)

Horaires

Horaires d’ouverture : les mercredi, vendredi, samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous : contact@lassaut.fr

Tarifs

Entrée libre

Adresse

L'Assaut de la Menuiserie 11, rue Bourgneuf 42000 Saint-Étienne France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022