Etienne-Martin

Exposition
Arts plastiques
Centre Pompidou Paris 04
Identifié dès 1960 à ses Demeures, étranges sculptures-habitats conçues pour être visitées « en imagination » par le spectateur,célèbre pour être l'auteur du Manteau (1962,voir ci-contre), première sculpture en tissu de l'histoire de l'art moderne, Étienne-Martin (1913-1995) est pourtant resté longtemps une figure à part du monde de l'art parisien, à la fois débonnaire et énigmatique. Le Centre Pompidou lui consacre aujourd'hui un hommage à travers la présentation d'un ensemble de quinze sculptures, des dessins, des carnets personnels et des photographies de son atelier. L'exposition présente une quinzaine de sculptures majeures de l'artiste appartenant à la collection du Centre Pompidou, à laquelle s'ajoute une sélection de dessins reproduisant, sous forme de diagrammes, les configurations vécues et rêvées de sa maison natale de Loriol. Enfin, un choix d'archives inédites appartenant au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, et des photographies de son légendaire atelier de la rue du Pot-de-Fer, complètent cette présentation. Étienne-Martin a été reconnu très tôt, à la fois comme un inventeur de formes hors pair, travaillant par prédilection le bois et le plâtre, et comme une personnalité singulière,marquée par l'enseignement de Gurdjieff et les philosophies ésotériques. L'artiste était membre de l'Académie Ranson (ndlr : groupe artistique fondé en 1908, qui rassembla dans les années 1930 certains peintres de l'École de Paris) et du groupe "Témoignage" d'avant-guerre, proche à ce titre du peintre Alfred Manessier et du sculpteur François Stahly. Il fréquentait aussi l'écrivain Henri-Pierre Roché et les architectes du groupe d'Oppède (animé par Bernard Zehrfuss). Il fut remarqué ensuite par des critiques d'art aussi différents que Michel Tapié, Michel Ragon ou Alain Jouffroy. C'est dans la matière de ses souvenirs d'enfance, liés à sa maison natale de Loriol, dans la Drôme, que l'artiste reconnaîtra lui-même avoir construit son oeuvre. Il établit entre ses sculptures et cette première demeure des correspondances qu'il est souvent le seul à pouvoir déchiffrer. Fasciné par l'oeuvre et le personnage,le célèbre commissaire d'exposition Harald Szeemann fera de lui l'un des artistes clés de la section « Mythologies individuelles » qu'il met en scène à la Documenta V de Kassel, en 1972. Le Centre Pompidou conserve quelquesunes des plus importantes sculptures de l'artiste, formant autant de jalons de son oeuvre, et notamment La Nuit ouvrante (1945-1955), Le Grand Couple (1946), les Passementeries (1949), Le Manteau (1962),Le Mur-Miroir (1979), ainsi qu'un important ensemble de dessins reproduisant, sous forme de diagrammes, les configurations vécues et rêvées de sa maison de Loriol. Une dation récente a permis d'enrichir encore ce fonds de trois nouvelles sculptures, dont l'étonnant Dessin fil de fer de 1960,Le Mur-Verseau de 1982-1983 et l'une de ses ultimes réalisations, L'Ancre (1995). L'exposition présente pour la première fois cet ensemble, complété par un choix d'archives inédites (prêts du Musée d'art moderne de la Ville de Paris) et par une sélection de photographies de l'atelier d'Étienne-Martin, rue du Pot-de-Fer à Paris, où l'artiste s'était établi dès 1938.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Centre Pompidou 19 rue Beaubourg 75004 Paris 04 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020