Etait l'été

Charlotte Denamur & Lise Roussel
Exposition
Arts plastiques
Galerie Françoise Besson Lyon
vue d'exposition

Françoise Besson est heureuse d'offrir les murs (et le sol !) de sa galerie à un duo de peintres :
Lise Roussel, représentée par la galerie depuis le début de l'année, invite Charlotte Denamur.Toutes deux pensionnaires de la résidence d'artistes Moly-Sabata à Sablons (respectivement
en 2019 et 2017-2018), elles ont à cette occasion rencontré le commissaire d'exposition Joël Riff qui pour cette exposition a composé le texte suivant, belle introduction à Était l'été.
« Les taies, les lés,
et autres morceaux de tissus imbibés, forment une enveloppe libre, un trousseau sans châssis
sachant tout couvrir de sa peau colorée et vigoureuse, protectrice. Ces reliques sans châsses
réveillent des impressions encore fraîches, dans leur jus. Elles demeurent épidermiques. Les traits,
les haies, et autres fragments de lignes franches, assurent une structure fiable. Celle-ci cadre,
supporte, dresse et jalonne. L'ossature tient. La découpe incisive des pochoirs tranche. Des tiges
frissonnent, plient, et ne rompent pas. Des confettis bien nets perforent la perspective. Tout ici
concorde à réconcilier ces tensions classiques qui font la peinture, accouplant couleur et dessin.
Charlotte Denamur et Lise Roussel font corps.
Léthé étête,
depuis l'Antiquité, les souvenirs des mortels en personnifiant l'oubli au sein du panthéon
hellénique. On la prend parfois pour un fleuve auquel s'abreuvent celles et ceux que ne
sesouviennent plus. Cette exposition au contraire, offre une image persistante. Son panorama
atmosphérique étire la béatitude en un incessant ressac. Remémorons-nous, jadis, le découpage
raisonnable d'une année humaine en quatre plages comprises chacune entre un équinoxe et un
solstice. Après le printemps et avant l'automne, existait l'époque du sel, des étendues, de la fin des
vacances, des gens nus, de l'eau glacée et dusoleil brûlant, du vent chaud, du bruit des oiseaux, des
matins clairs, des longues journées, des roseaux secs et de l'océan flamboyant.
Lise Roussel et Charlotte Denamur font corps.
Et tel l'éther,
cette substance qui remplirait l'espace pour permettre aux divinités de respirer, leur complicité
nous comble. Elle nous inonde d'un sentiment d'extérieur qui se répand au dedans, une idée de
paysage que l'on conserve en soi, un ciel interne parsemé d'astres. Malgré les dérèglements du
monde qui surviennent de toute part, il s'agit par la contemplation de manifester une sensation
estivale, même si l'insouciance et la volupté qui lui sont propres nous ont un peu échappé.
Souvenons-nous-en, pour témoigner auprès des générations futures, de ce moment identifié par sa
fructification et son ensoleillement maximal, alors que le climat conjugue pour l'heure cette saison
à l'imparfait. »
Joël Riff, octobre 2020

Autres artistes présentés

Charlotte Denamur et Lise Roussel

Adresse

Galerie Françoise Besson 10, rue de Crimée 69001 Lyon France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022