Entresol
de la série Entresol, 2010. Copyright David Coste
Le travail précis et subtil de David Coste propose un univers qui met en cause notre façon de vivre, un environnement urbain à redéfinir ou à explorer d’un œil nouveau, qui oscille entre utopies architecturales et science-fiction. Parfois inquiétante, les images, maquettes et installations suggèrent un aseptisation normale/normée du monde. Comme convenue, cette vie en vase clos se construit telle une certitude sans que rien ne choque, du moins sans que rien ne paraisse choquer. Pourtant, si l’on s’immobilise un instant, l’inquiétude s’insinue, subtilement. La plupart des paysages sont désincarnés, certaines photographies semblent montrer des lieux imaginaires, tandis que sur d’autres figurent des espaces et paysages réels, marqués par des symptômes de fin du monde. Plus loin, les dessins racontent une fable, et le lien n’est pas évident tout de suite. Ce n’est qu’après, après avoir reconnu une alvéole d’abeille, après s’être un peu attendri devant une échelle infiniment petite, ou après s’être amusé face à un mini bulldozer, que le vide arrive. Et si tout ce que l’on avait vu de loin jusqu’alors était en réa- lité la conséquence de ce que l’on avait laissé faire ? Comme un envers de miroir, une sortie de la Caverne à contre sens. Tout ce que l’on croyait illusion, fantastique et fictionnel, prend corps. Et nous perd. Construction/déconstruction, imaginaire/futuriste, réel/fantasme, fascinant/inquiétant, toutes ces dichotomies planent et nous laissent un arrière goût d’inéluctable. — Émilie Flory Projet réalisé en partenariat avec des collectionneurs privés et mécènes, et en collaboration avec le Centre d'art contemporain de Colomiers L'Espace des arts, et la Maison des arts Georges Pompidou, centre d'art contemporain de Cajarc.