EN CE LIEU OU PRESQUE ... SUITE

Peintre marcheur, il est venu dans un premier temps arpenter le territoire de la montagne Sainte Victoire au printemps. Nourri de ces expériences il est reparti avec quelques cailloux en poche et autres matériaux glanés pour nous les restituer sous une autre forme.

Et si peindre finalement n’était que ça ; une succession d’incertitudes sans aucune anticipation possible ; une succession d’échecs qui nous détournent de l’intentionnalité première.
Bouts de bois collés, cassés, coupés - Pierres taillées, assemblées, cassées, moulées - Tissus coupés, feuilletés - Peinture peinte, sculptée.
Chaque geste, matériau, couleur viennent se superposer selon un ordre qui se laisse deviner. Une lecture des actions passées rend visible ce qui est là, à l’instant où nous sommes, et se poursuit grâce à notre potentialité d’imaginaire imprégnée de notre état du moment. Instant suspendu, « instant d’éternité » dit-on de ces moments où le temps semble s’abolir.
Les œuvres peintes sont issues de ces expériences que j’aime à nommer physiques dans la montagne Sainte-Victoire, gros tas de cailloux qui m’apparaît certains jours telle une muscovite géante.
L’arpenter sans cesse pour comprendre qu’elle ne se livrera jamais tout à fait. Terrain de jeux inépuisable.
Les œuvres viennent se construire selon un procédé qui s’échappe à lui-même. Produites dans la même énergie qu’une marche (et par extension dans la vie), leur avancement s’accompagne d’une nécessité d’appréhension constante d’un relief accidenté, à considérer sans cesse.
Nicolas Chatelain

Oeuvres conçues et présentées selon des principes d’équilibre, elles se maintiennent sous notre regard dans une apparente stabilité.