Emilio Isgrò

Retrospective
Exposition
Arts plastiques
Tornabuoni Art Paris 08

Emilio Isgrò, Encyclopaedia Britannica, Vol.1, 1969 Encre de Chine sur livre dans boîte en bois et plexiglas, cm 50 x 75. Courtesy Archivio Emilio Isgrò

 

Pour la première fois en France, Tornabuoni Art Paris a le plaisir de présenter la rétrospective de l’artiste italien Emilio Isgrò. Grand innovateur du langage artistique italien d’après-guerre et précurseur de l’art conceptuel international, Emilio Isgrò réalise ses premières Cancellature (effacements) en 1964. Effaçant les mots pour ne laisser apparaître que les fragments d’un texte désormais parcellaire, il contribue ainsi au développement de la Poesia visiva (poésie visuelle) et définit en 1966 sa propre conception de la poésie comme Arte generale del segno (art général du signe).

L’art d’Emilio Isgrò se situe au croisement de la présence et de l’absence, de la déconstruction et de la reconstruction, offrant une nouvelle signification aux supports sur lesquels il intervient. Au lieu d’organiser et sélectionner les paroles, il cherche au contraire à redonner au discours toutes ses possibilités, ses pouvoirs et ses dangers. Si la société enchaîne le discours en le formatant, Emilio Isgrò l’efface en partie et redonne ainsi leur liberté aux signes, images, mots et ponctuations.

La pratique de la Cancellatura ne s’arrête pas aux pages de journaux et de magazines mais s’étend à tous les ouvrages. En effet, débutant avec une salle dédiée à ses premières Cancellature, l’exposition dévoile le travail de l’artiste à travers ses différentes séries sur journaux, encyclopédies, télex, cartes du monde et également ses recherches plus récentes sur l’identité, les pratiques iconoclastes et les actes de censure et de désinformation.

Ce solo show s’inscrit dans le cadre d’un trio d’expositions ayant précédemment eu lieu dans les galeries Tornabuoni à Milan et Londres et fait suite à l’installation La cancellatura efface la censure, présentée à l’Institut culturel italien de Paris, du 28 mars au 5 avril 2017.

Une installation de presque 22 mètres de long en fait partie : Encyclopædia Britannica, 1969.
À travers cette immense installation l’artiste entend effacer la culture comme simple érudition, toujours dans cette quête de liberté suprême. Composée de 24 volumes encyclopédiques, elle constitue l’une des œuvres les plus emblématiques de l’artiste, sur laquelle il a utilisé la Cancellatura, et fut commandée par Arturo Umberto Samuele Schwarz (Alexandrie, 1924), conservateur, collectionneur et important critique d’art italien de l’après-guerre.

L’exposition présente également une installation monumentale réalisée spécialement pour cette rétrospective : La lumière de la Liberté, 2017.
Ayant pour sujet la Statue de la Liberté, cette installation dominera la dernière salle d’exposition. Dans cette im- pressionnante mise en scène, la statue, symbole d’hospitalité et d’ouverture par excellence, semble à bout de force et n’a plus sa torche en main. Où va la démocratie aujourd’hui ? Les valeurs d’égalité et de fraternité sont- elles encore partagées ?

Cette installation s’inscrit toujours dans la spécificité du travail d’Isgrò qui parle du monde sans pour autant en faire la chronique. Un art où l’esthétique et l’éthique s’entrecroisent pour amener à réfléchir sur notre société. Mais cette installation met également en évidence le rapport entre l’art européen et américain, le dialogue entre ces deux continents qui continuent à se confronter dans la définition de Liberté. 

Artistes

Horaires

Du mardi au samedi, 10h30 - 18h30 Le lundi sur rendez-vous

Adresse

Tornabuoni Art 16 avenue Matignon 75008 Paris 08 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022