Biographie

Émilie Notéris est une travailleuse du texte, née en 1978.

Après avoir apprivoisé textuellement des meutes de loups-garou anarchistes et des clans de vampires stylistiques dans CosmicTrip (IMHO, 2008), elle s’est écrasée au sommet d’un séquoia californien marxiste pour Séquoiadrome (Joca Seria, 2011). Le personnage principal du roman, Robinson, survit en mangeant des champignons hallucinogènes ; l’auteure n’a pas privilégié la méthode flaubertienne pour mener à bien l’écriture de ce second roman, préférant réaliser les meilleurs sandwichs du monde aux shitakés, suivant une recette d’Alice Toklas. L’écriture d’un essai sur le Fétichisme Postmoderne (La Musardine, 2010) lui vaut d’être contactée occasionnellement pour des dossiers sur le fétichisme du latex, domaine qui ne relève nullement de sa compétence. Elle tombe amoureuse, en 2012, du défunt théoricien des médias canadien Marshall McLuhan, en traduisant son premier ouvrage inédit en français, La Mariée mécanique (è®e, 2012), qui lui permet d’embrasser ensuite une carrière de traductrice (Malcolm Le Grice, Eduardo Viveiros de Castro & Deborah Danowski, Slavoj Zizek, Hakim Bey, Vanessa Place, Eileen Myles, Gayatri Chakravorty Spivak, Uzma Z. Rizvi, Sudipta Kaviraj, Sarah Schulman, Shulamith Firestone…). Elle préface les anarchistes Voltairine de Cleyre et Emma Goldman (’Femmes et Anarchistes’, éditions Blackjack, 2014), traduit des écoféministes (Reclaim !, Cambourakis, 2016) et invite et traduit des xénoféministes (week-end Eco-Queer, Bandits-Mages, Bourges, 2015). Diplômée des Arts-Décoratifs de Paris en 2005, elle est sans cesse rattrapée par le monde de l’art, comme Le Prisonnier par sa boule blanche, et intervient en workshops comme en conférences un peu partout en France (CAPC de Bordeaux, Beaux-Arts de Lyon, Dijon, Nancy…) et parfois à l’étranger (Diffrakt à Berlin, New School à New York, Halle 14 à Leipzig, Centre de la photographie à Genève…). Son dernier ouvrage, La Fiction réparatrice, paru en 2017, met en pratique et en théorie l’art du kintsugi japonais pour proposer une transcendance queer des clivages binaires, à travers l’étude de fictions cinématographiques populaires. Ont paru en août 2020, Macronique, les choses qui n’existent pas existent quand même, chez Cambourakis, collection Sorcière, un texte court, incisif et grinçant, écrit entre octobre 2019 et mars 2020, qui s’attache à établir un relevé des violences policières et sexuelles à l’ère Macron, par le prisme de leur traitement médiatique et des discours politiques qui nient ces mêmes violences ; et en septembre 2020, chez Paraguay, Alma Matériau, entend contribuer à une histoire de l’art qui ne serait pas seulement une histoire des blanches, et remplacer l’héritage subi des pères par la quête désirante des mères (non exclusivement biologiques). Cette biographie est une des narrations possibles.
 

Source

Fondation des Artistes

Dernière mise à jour le 5 juillet 2022