ÉLOGE DU CHANTIER

Exposition
Commissariat d’exposition
Association Galerie Artem Quimper
ÉLOGE DU CHANTIER à la Galerie Artem

ÉLOGE DU CHANTIER

"Je ne suis pas architecte pour faire de l'architecture" avouait Giovanni Michelucci dans un passage de son livre Dove si incontrano gli angeli, "...je suis architecte, car c'est une manière d'être présent dans la vie et au monde". Michelucci, qui observait les processus de construction avec une attention particulière à la vie du chantier, nous enseigne que l'architecture ne doit pas être la fin, mais une conversation avec ses semblables, un geste vers l'autre.

Certains chantiers exigent le geste de détruire ce qui existe pour construire ce qui sera. Ce geste, appartenant à une définition contemporaine de la modernité occidentale, s'il manque parfois de subtilité en devenant l’exutoire de quelconques sentiments primaires, peut s'avérer être d'une extrême délicatesse lorsqu'il permet de dévoiler la présence de souvenirs, laissant apparaître l'empreinte de moments faisant écho à notre propre histoire, à notre relation à autrui.

Le temps d’un moment sensible à la nature des choses, une ombre portée sur un objet en sursis, une lumière libérée par la soudaine absence d'une cloison, créent un événement poétique où la contemplation vient se loger entre bruit de fond et entropie.

L'existence humaine, qui selon Vilem Flusser "se raconte comme un ensemble de gestes", vit ici une formidable opportunité de pénétrer le lieu où apparaissent toutes les fragilités de nos cultures en constantes métamorphoses. À la fois nostalgie et stimulation d'un futur imaginé, ce sentiment, né des ruines d'un paysage, se superpose à la logique soignée de la mise en œuvre et révèle une redéfinition du déconstructivisme soutenu par Jacques Derrida. La désignation d'une dimension supplémentaire du chantier dans sa simple possibilité d’être au monde. Une éloge qui, par analogie avec l'Éloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki, n'est pas celle de l'évidence, mais bien celle d'une légèreté impalpable. Une beauté empruntée au Wabi Sabi de l'usure des choses, imparfaites, impermanentes.

L'ensemble de photographies présentées à la Galerie Artem dans le cadre de l'accueil en résidence de recherche de quatre architectes réunis en collectif, nous invite à observer le témoignage de ces moments privilégies où le chantier désigne, l'espace d'un bref instant, une poésie aussi simple que riche de sens.
Une parenthèse dédiée à l'inutile au cœur du pragmatisme. La valse du chantier se fige alors en un instant par l'évocation de ces image devenues précieuses, elles-mêmes suspendue à votre regard.

Commissaires d'exposition

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Association Galerie Artem 16, rue Sainte-Catherine 29000 Quimper France
Dernière mise à jour le 9 avril 2023