Elger Esser

La Galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir d’annoncer la nouvelle exposition de l’artiste allemand, Elger Esser. Dans cette nouvelle suite, l’artiste s’intéresse au thème de la photographie historique, thème qui sert ici à la fois de motif mais aussi de substance fondamentale à ses oeuvres. Son travail est profondément marqué par son éducation artistique et littéraire, de même que par l’ intuition avec laquelle il trouve ces images. Les genres classiques des vedute et des paysages sont au coeur de l’oeuvre photographique d’Elger Esser. Depuis quelques années, l’artiste a développé une relation formelle avec ce genre. On retrouve au travers de ses grandes compositions les tonalités monochromes, un attachement à une lumière uniforme et diffuse et une tension constante entre les micro et les macrostructures. Cette synthèse idéale entre la beauté intemporelle des grands maîtres de la peinture et l’exploration des ressources techniques de la photographie font de l’oeuvre d’Elger Esser, un phénomène unique dans l’art contemporain. Grâce à un sens de l’observation précis et sensible, il recherche les moments où se révèlent l’atmosphère et les caractères essentiels d’un paysage. Ses compositions, souvent, prennent les formes de l’architecture locale, l’eau, la lumière et l’architecture deviennent étroitement liées à travers de son regard. Les photographies d’Elger Esser contiennent un lien avec la littérature de voyage du 18e et 19e siècle. Son travail témoigne d’une étude approfondie des descriptions de paysages. Aussi, les références à l’histoire de l’art sont fréquentes. Son imagination reflète une proximité avec une certaine esthétique du 19ème siècle évoquant, entre autre, l’impressionnisme ou le pointillisme. Et ici, particulièrement avec la tradition de la peinture flamande du 17e siècle. La fusion entre la photographie et la peinture est particulièrement évidente dans cette nouvelle suite de photographies. Jusqu’à présent, les paysages d’Elger Esser ressemblaient de loin à de la peinture et seul, un regard proche pouvait clairement les identifier comme étant des photographies. À l’inverse, ces nouvelles oeuvres apparaissent au premier coup d’oeil comme étant des photographies et ne révèlent que graduellement l’ aspect pictural de leur structure, de leur composition et de l’application des couleurs. Il choisit des parties d’image de cartes postales anciennes, les extrait de leur contexte originel, les agrandit et en altère leur coloration. Bien que prosaïques, ces instantanés un peu désuets et sentimentaux revêtent une intensité dramatique propre aux formules iconographiques des grands paysages historiques. L’artiste décrit la relation entre la photographie et la peinture comme «étant très proche». La photo répond aujourd’hui aux besoins qui étaient autrefois attribués à la peinture. « Mon travail en est certainement le témoin». Bien qu’ancien élève des Becher, fondateur de l’école de Düsseldorf, leur enseignement d’une vision objective et documentaire n’est pas du tout perceptible dans le travail d’Elger Esser. Sa photographie se veut plutôt un document poétique d’une mémoire subjective..... On y retrouve, en revanche, un lien étroit avec la même rigueur formelle dans la composition qui semble avoir toujours été un leitmotiv au travers de son oeuvre.