Du Zhenjun, et la lumière fut...

Le Centre d’Art Contemporain de Lacoux accueille les oeuvres de DU ZHENJUN, artiste chinois vivant en Ile-de-France (93).

Orientée sur l’exploitation de travaux multimédias, fortement ancrés dans la société qui nous environne, cette exposition, intitulée « Et la lumière fut... », est l’occasion de découvrir un travail pertinent établi autour d’installations d’envergure, interactives et participatives, et de montrer des travaux relatifs à l’investissement d’espace.



Artiste chinois connu à l’international, résidant depuis 10 ans à Paris, diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Shangaï et de l’Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rennes, Du Zhenjun mène un travail singulier au sein duquel il utilise le multimédia et impulse une interactivité pour quiconque s’approche de ses installations.

De formation classique - peinture - il utilise l’informatique comme vecteur de messages actuels afin de révéler les pouvoirs de la société de l’information et sa capacité à intégrer quiconque, à manipuler l’individu (cf. documents annexes). Transformant l’espace, il offre divers niveaux de lecture dans des créations de grande amplitude qui oscillent entre un rendu ludique et un contenu tragique. Se mettant en scène, il déambule suivant des pré-programmations retransmises sur écran, au plafond et/ou au sol, au sein de scénarii orchestrés comme autant de zooms sur des questionnements tels que la place de l’humain dans la société, sa condition...Jouant par des procédés cinématographiques (contre-plongée, etc.) sur l’intrusion du spectateur et inversement, il décale nos repères, trouble le réel et propose une autre vision du monde, située en ironie et questionnement.



A Lacoux, il scénographie des travaux peu présentés et/ou récents (« Perturbation», « chienman »), révélateurs d’une combinaison entre objets matérialisés (hors surface de projection) et rendu imagé grand écran (+ de 2 m) d’installations interactives nées d’une fine maîtrise des procédés cinématographiques.

Effectivement, par un système minutieux composés de capteurs au sol, dissimulés, de matériel informatique et de vidéoprojection, Du Zhenjun se joue du spectateur qui, sans en être conscient, active le mécanisme informatique des créations, incite la foule à se mouvoir rapidement vers le faisceau lumineux dans « On cherche la lumière » ou l’eau de « Fontaine » à couler allègrement.et le plonge inexorablement dans les « méandres lumineux » de son propre système.



[« La plupart des oeuvres de Du Zhenjun oscille entre le ludique dans leur exposition et le tragique dans leur contenu, quelquefois l’inverse. Toutes font appel à de nombreux niveaux de lecture. Suffisamment séduisant tant dans sa drôlerie que dans sa dénonciation des travers de notre monde, suffisamment correct pour l’adhésion des bien-pensants, suffisamment cynique dans les deux sens du terme pour gagner son brevet de plus petite subversion marginale potentielle nécessaire à toute reconnaissance actuelle du sérail occidental, Du Zhenjun a tout compris (R.Castelli)].