Drawing On

La galerie Vincenz Sala présente un ensemble de dessins qui attestent, s'il le fallait, de l'importance de cette discipline dans la créativité. Ils se caractérisent par des expressions et des techniques les plus diverses qui témoignent du renouvellement de l'art du dessin.

Les sept artistes présents dans l'exposition ont en commun d'inscrire leur démarche dans différents champs artistiques, l'installation, la vidéo, la danse, la peinture, la musique, la sculpture. Le dessin constitue pour eux la nécessaire confrontation avec la forme en lien avec ces divers moyens d'expression.

Le dessin d'Anne-Flore Cabanis repose sur le travail de la ligne qu'elle soumet à une règle stricte, une ligne à main levée qui ne se croise pas et dont les angles sont toujours droits. Cette ligne tantôt sature l'espace, tantôt fait apparaître le support en réserve. A l'inverse les dessins de Natalia Jaime-Cortez ne procèdent d'aucune méthode. Ils sont le fruit d'une création instantané, d'un geste répétitif qui tente de donner forme au réel insaisissable au moyen de signes fragiles dispersés à la surface du papier. Frédéric Galliano travaille à partir de formes géométriques minimales abstraites, des "monades" dont il fait "bouger" les lignes passant de la sculpture au dessin et à la musique. Myriam El Haïk conçoit le dessin comme une danse. Il doit transmettre une sensation de rythme, de mobilité comme la musique à laquelle elle emprunte la répétition. La liberté du geste entraîne celle du trait mettant au jour des signes proches d'une partition musicale. Jochem Hendricks explore les possibilités offertes par les nouvelles technologies. Le dessin à l'ère de l'informatique dépasse les limites de la discipline en permettant qu'il se réalise sans l'intervention de la main, au moyen d'un dispositif technique qui enregistre les mouvements des yeux durant la lecture, l'écriture. Les motifs abstraits ainsi produits ont valeur de trace d'un invisible. La question de la composition est au centre du travail de Lucia Kempkes qui rejette l'idée de fixité. Les lignes d'une finesse et d'une fluidité extrême circonscrivent des formes qui 'simbriquent dans l'espace de la feuille et qui confèrent au dessin une profondeur. Alberto Sorbelli, explore les pouvoirs d'invention de celui-ci. Réalisés à deux mains ou entre deux phases de sommeil ses dessins relèvent de l'onirique, du fantastique en créant un univers de figures étranges.

L'ensemble de ces œuvres graphiques illustre le vaste champ où se situe le dessin contemporain qui revendique une liberté totale des moyens et des procédés.