DOMINO EFFECT

Carte blanche à Marie de Gaulejac
Exposition
Arts plastiques
Galerie Catherine Bastide Bruxelles

 

DOMINO EFFECT

Carte blanche à Marie de Gaulejac

Exposition du 7 septembre au 27 octobre 2012

 

L’effet domino est une réaction en chaîne qui peut se produire lorsqu'un changement mineur

provoque un changement comparable à proximité, qui provoquera un autre changement

similaire, et ainsi de suite au cours d'une séquence linéaire. Le terme est utilisé par analogie à

la chute séquentielle d'une file de dominos, et se réfère à une suite d'évènements liés entre

eux. 1


C’est de cette façon que l’exposition s’est construite en référence directe à la technique du

« Cut up » de William Burroughs dans les années 60 ; cette idée de découpage et de mise en

péril des logiques habituelles.

 

Domino effect est la perception d’une scène actuelle de jeunes artistes émergents :

Florian Auer, Leo Gabin, Yngve Holen, Renaud Jerez, Ilja Karilampi, Sean Raspet, et John

Sparagana présenté ici comme le 1er domino de cette exposition de groupe.

 

La notion d’image est au centre de cette exposition : l’image en ligne, l’image digitale,

découpée, recomposée, transformée, collée, floutée... Autant d’actions menées sur l’image

que de médiums utilisés.

 

D’où viennent toutes ces images ? Quels sont les outils pour les retravailler ? Jusqu’à quel

point leur sens en est vidé et/ou chargé ?

Chacun des artistes présentés a une manière quasi frénétique de produire de l’image et a

souvent un totem ou cheval de bataille qui les inscrit dans ce label « New Internet Art ».

 

Florian Auer, artiste allemand basé entre Frankfurt et Berlin, est dans un savoir faire et un

rapport à l’objet très fort. Son travail s’inspire souvent de la société du travail et plus

fréquemment de l’univers des banques, de leurs codes et esthétiques. Florian Auer construit

ses sculptures comme des images. L’idée du prototype le fascine, sa relation au design est

étroite mais Photoshop n’est cependant pas l’outil qu’il utilise, bien au contraire.

 

Leo Gabin, collectif de trois artistes belges basé à Ghent, travaille sur plusieurs médias :

peinture, vidéo, collage, sculpture. Ici, Leo GABIN s'inspire de la prolifération des images

médiatiques sur l'internet, en particulier la masse d’informations inconfortablement à cheval

entre la sphère privée et publique, et récolte son contenu de ce marasme sans fin. Le travail et

la méthodologie explore implicitement le caractère éphémère et capricieux qui alimente la

culture des jeunes. Les références aux rapports sexuels, la violence et la célébrité, se nichent

dans une critique sociale aigue qui se manifeste à travers une esthétique qui combine

l'influence du street art auquel ils ont été exposés comme adolescents, avec une

connaissance des tendances mondiales de l’art.

 

Yngve Holen, artiste norvégien basé à Berlin, s’inscrit dans la tradition du ready-made ; il

puise ses idées dans les foires automobiles, les foires aux jouets, dans une pratique tournée

vers l’électronique, l’usage et l’obsession du lien avec internet. Yngve joue avec ces sujets et

ces formes, il s’affaire à la circulation en continu des données et construit son travail grâce à

sa faculté de rebondir et de créer de nouveaux concepts, de nouveaux objets, de nouvelles

situations et de nouveaux rendez-vous : « Body Xerox Party »2


Renaud Jerez, artiste français basé à Bruxelles, produit des images imprimées en trois

dimensions. C’est sur le thème du camouflage et sous influence de la culture gangsta rapper

qu’il dessine avec Photoshop sur des panneaux de plastique transparents, un univers urbain

joyeux, mélange de jeux vidéos, d'aquariums, et de nature artificielle. Sa production d’images

imprimées puis stickées sillonne de façon quasi décomplexée son idée de la mondialisation,

de la consommation positive et extrême du réseau en ligne.

 

Ilja Karilampi, artiste suédois basé à Berlin, propose ici un wall painting comme une marque

primitive sur le mur. Le message inscrit est un sms tiré du film nigérian « Black Berry Babes »3.

L’artiste s’intéresse ici à l’altération du langage, au slang, à la fusion des mots4. Ilja Karilampi

travaille également la vidéo comme support d’altération du format documentaire en menant

une recherche tournée vers les nouvelles tendances des cultures globales.

 

Sean Raspet, artiste américain basé à Los Angeles, est un collectionneur d’images, qu’il

qualifie lui-même comme « a self-cannibalizing archive » 5

L’artiste coupe et découpe ses images pour ensuite les agencer à grande échelle dans l’espace.

L’image écran d’une part, l’image en rouleaux d’autre part. C’est ici que se modifie encore

une fois le sens, la lecture de celle-ci jusqu’à la rendre irreconnaissable mais matériellement

présente.

 

John Sparagana, artiste américain basé à Houston dans le Texas, est un peintre utilisant

plusieurs matériaux dont les magasines mass-média où il sélectionne et vient altérer l’image

originale par le découpage puis le collage créant ainsi des effets de décalage dans la lecture

mais aussi l’apparition de nouvelles formes par l’apport de la peinture. L’artiste parle

de « fantômes » et de « ruines » au travers de son travail. 6


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1 Wikipédia, l’encyclopédie libre : « effet domino »

2 « Body Xerox Party »The concept is to use copy machines as disco lights in a space. About ten or

twenty copy machines in one club, two fog machines and DJ Sets. The last one

was in Amsterdam with Craxxxmurf and DJ Skype. The idea originated when

Simon and I were at a copy shop making posters for a party in Frankfurt. We

thought: Why not?

3 « Black Berry Babes », 2011 

Story – Sylvester Obadigie  / Screenplay – Ubong Bassey Nya  / Director – Sylvester Obadigie / Producer – Ubong Bassey Nya. /

Blackberry Babes is a Nollywood comedy about a group of girls played by Oge Okoye, Tonto Dikeh, Annie Macaulay that live and die

for smartphone technology by way of their Blackberry smart phones and will only date guys that they think can buy them one. These girls are

obsessed with their Blackberry phones to the extent that some of them own more than one model and are desperate for a new one as soon as

another model is released.

4 http://www.urbandictionary.com/

5 Artinfo.com/ march 2012/ « Give Them the Meaning They’d Rather Not Have: Stock Language in ‘Images Rendered Bare… »

6 catalogue John Sparagana : Between the eyes, 2011, Corbett vs. Dempsey

Adresse

Galerie Catherine Bastide rue de la Régence 67 1000 Bruxelles Belgique
Dernière mise à jour le 2 mars 2020