DOMINIQUE GAUTHIER

« Méditations et stylistiques du rond, figurations frontalières » Peintures 2009-2010
Exposition
Arts plastiques
Musée d'art moderne de Céret - 66400 Céret

Le musée d’art moderne de Céret s’intéresse au travail de Dominique Gauthier depuis de nombreuses années et possède quelques très belles pièces dans sa collection, dont certaines sont un dépôt du Frac Languedoc Roussillon. Après la visite de l’atelier voici quelques mois, il apparaissait important de présenter les toutes dernières séries qui explorent cette stylistique si particulière à l’artiste dans la sonorité du rond et d’une homogénéité de couleur, qui apparente ces pièces à un rythme musical. Mais paradoxalement à les voir côte à côte elles inspirent au silence et au recueillement. Dominique Gauthier évoque son travail pour l’exposition de Céret par le texte suivant : ■ « Il s’agit de penser l’exposition comme un poème, comme une architecture (sol, mur, plafond) et de négocier un site comme si l’espace du monde se délivrait de sa propre peine. Exposer l’espace où vivent les idées, où je les réalise et à ce moment-là dans ce principe, dans un de ceux par lesquels je dois passer, je note, je rédige à même l’activité de l’atelier des intentions et des constats afin de suggérer la possibilité d’un mode stylistique, d’une écriture, l’ouverture d’un passage. … l’idée arrive d’écrire, de peindre un phrasé jusqu’à un certain point ; puis de basculer, autrement vers autre chose ; puis reprendre au-delà de cette modernité, sans perte, sans reste, sans ruine… - L’évènement de l’absence, le regard de l’évènement, la bouche de l’évènement, le nez de l’évènement, l’oreille de l’évènement, ainsi seraient le visage de l’évènement, de l’absence. - Le visible de l’œuvre (l’opéra) apparaît en pointillé et la fuite y crée son espace. Agir comme si la peinture était une nature, le matériau immédiat, vivant une sorte de Je hors de soi. Instance d’une nature inscrite dans du temps et réitérée par cette instance circulaire ; expérience d’une porosité, d’un fleuve, d’une pluie, d’une passe, d’une extériorité, d’une puissance, d’une intériorité, d’un sang, d’un cercle, d’un milieu et d’objets actions instrumentaux. - L’acte s’enthousiasme, l’impossible serait une question posée à la matière où le savoir faire est un savoir se faire et se défaire. Dispositifs oniriques et paradoxaux, le corps y est souvent exposé par la maîtrise de l’accidentalité, l’investissement du défaut et une certaine extravagance. - Obligations et résolutions instrumentales, installées pour produire un pont, un point de convertibilité : des objets messagers, un souffle, une pluie, une ligne, actes avancés en cercle. Se mouvoir en cercle dans une quasi immobilité ou une extrême accélération, phrasées conjuguées et soufflées dans l’inexorable pratique du réel. - Une technique, l’instrumental est une sorte de vouvoiement une distance, une politesse pouvant aller jusqu’à l’excès rhétorique, la construction d’un événement d’exubérance, et de rationalité. Une morale, une volonté, la grâce de l’instrumental : la ligne, le linéaire circulaire accomplit l’espace. - L’œuvre opère, avance un paysage, une cohérence, une analogie. A chaque boucle la continuité, à chaque anneau, la configuration mouvementée de l’émotivité et le transport tendu, tenu dans l’imparfait, tendu par la perfectibilité. Le geste se redéploie par le détour d’une ronde rapide ponctuée par de la pause, construit méticuleusement et exécuté d’un seul coup. - Ici, pourraient s’afficher les conditions d’une autre possibilité de la chaire, le Je coloré du corps, l’anneau des fluides ; la couleur y est manière ou déchet, ouverte à l’excès de ses possibilités, ouverture qui pourrait libérer le poème. - Une métrique, une structure composée d’exclamatifs, organisée de façon à ce que les débuts et les restes passent par l’actif ordonné du milieu ; le cadre, le vase, (parfois) sont le site d’une responsabilité, figures ou cathédrales. - Des exercices méthodiquement circulaires, erratiquement circulaires, il n’y a que l’hyper-matériel qui puisse réinscrire la peinture : la représentation, la dimension figurative de la pensée. » Dominique Gauthier 2010 Je m’évade ! je m’explique. (Arthur Rimbaud) Je m’évade ? je m’explique. (José Bergamin) Voir son site web : www.dominiquegautier.net et Wiképédia

Horaires

Tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi Fermeture les 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier

Adresse

Musée d'art moderne de Céret - 66400 8, bd Maréchal Joffre 66400 Céret France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022