Distance Ardente

Exposition collective conçue pour la Saison Africa2020
Exposition
Arts plastiques
MRAC - 34410 Sérignan
Khalil Nemmaoui, Sans titre, 2018. Épreuve d’artiste. Tirage UV sur plexiglas, contrecollé sur dibond 180 x 240 cm. Courtesy de l’artiste et du Comptoir des Mines Galerie

Curator : Hicham Daoudi


Le Président Emmanuel Macron a abordé le 3 juillet 2018 à Lagos au Nigéria le cadre d’un partenariat renouvelé avec le continent africain où « se joue une partie de notre avenir commun ». Pour réussir à écrire cette nouvelle page de l’histoire il faut être conscient d’une situation de départ et d’un passé douloureux, qui à la fois nous éloignent les uns des autres et nous attirent. Les onze artistes de l’exposition invitent à regarder de plus près la nature de certains liens qui régissent cette relation entre les deux continents. L’exposition se présente comme un chemin qui rend visibles les étapes à parcourir pour comprendre certaines souffrances et suggérer les réparations nécessaires pour inventer un futur commun. Dans ce contexte, l’exposition "Distance ardente" est une invitation à tous les publics et une célébration de ce qui nous enrichit : la mixité.

Le titre appelle d’une certaine façon « à mesurer la distance » qui sépare la France et les populations du continent africain. Dans la littérature et la poésie francophones le terme « ardent » renvoie au brasier amoureux, celui qui consume les amants tandis que dans d’autres expressions populaires, il témoigne de l’impatience, et parfois même de la violence qui régit certaines situations.

Dans l’exposition, plusieurs artistes s’intéressent à la notion des « corps invisibles ». L’artiste Mustapha Akrim développe une installation sur le travail de l’ouvrier et sa relation avec l’histoire collective. Conscient des réalités sociales marocaines, il travaille à ouvrir plusieurs « chantiers » dont principalement celui de la mémoire. Vêtements chiffonnés, condensés en boule ou dans une expression linéaire, l’artiste Mohamed Arejdal utilise l’uniforme militaire pour mettre en avant une histoire commune qui a lié le continent africain et la France. L’artiste Diadji Diop questionne les liens entre passé et présent dans une œuvre qui tend à réactiver la mémoire des soldats des anciennes colonies. Ainsi des figures, aux formes réalistes, viendront défier les frontières temporelles et matérielles en traversant les murs et les sols. Son œuvre est un appel au dialogue, au partage, par-delà la couleur de peau.

Loin des discours politiques réducteurs, les géographes explorent la diversité des parcours des migrants. Qu’elles soient terrestres, maritimes ou encore narratives les routes des exils ont jalonné notre histoire commune, loin des images bucoliques du désert ou des eaux bleues de la mer Méditerranée. À travers une sculpture en fils de laiton qui se déploie dans l’espace, l’artiste Zainab Andalibe questionne les notions de géographie, de mouvements, de déplacements, d’allers et retours, de trajectoires et de recherches. Khalil Nemmaoui travaille autour de la notion de transhumance, qui est l’ancêtre naturel de ce que l’on appelle aujourd’hui, l’immigration. L’Homme par survivance ou par conquête, au même titre que les autres êtres vivants d’ailleurs, s’est toujours déplacé. Au Mrac Occitanie, Fatiha Zemmouri reproduit un « morceau » du désert, des dunes de sable immaculé, représentant l’ordre et la perfection d’un espace qui résiste à l’emprise de la modernité, où le vent efface en permanence les traces et les trajectoires des civilisations. Enfin, Hassan Bourkia souhaite immerger le visiteur dans un espace dense et saturé où il rend hommage aux différentes populations ayant vécu dans le camp de Rivesaltes entre 1938 et 1970.

La dernière thématique de l’exposition célèbre ce que nous partageons de commun et de sacré aujourd’hui, la mixité qui est le fruit de notre attirance réciproque. Les grandes peintures de Mariam Abouzid Souali sont une invitation à partager et à reconnaître une histoire commune. Loin des stéréotypes fabriqués autour des différentes cultures par les réseaux sociaux, l’artiste souhaite dédramatiser notre propre époque, marquée par de profonds changements qui sont source d’angoisse individuelle et collective. L’artiste pluridisciplinaire Hicham Ayouch présente un nouveau film intitulé Peau Aime. Ce film est une quête introspective, un voyage dans son passé et dans les névroses personnelles de l’artiste car la couleur de peau, le corps, sont autant de marqueurs identitaires qui définissent et enferment. Selon Simohammed Fettaka, l’expérience visuelle individuelle doit nous mener à revisiter « notre sens de nous-mêmes ». Pour cela, il s’approprie et détourne des images sacrées, les symboles, les objets et des situations spécifiques de la culture marocaine. Il cherche ainsi à mettre en question l’esthétique politique et la manière dont le réel est construit autour d’images iconiques. Enfin, Moataz Nasr, par le biais d’une approche élégante et poétique, se place en fin observateur des transformations profondes qui affectent le monde contemporain, et ses nombreuses références à la culture traditionnelle ne font que souligner ce besoin de partage et de reconnaissance d’une histoire commune.

Complément d'information

Vernissage samedi 10 octobre à partir de 18h30

Exposition conçue pour la Saison Africa2020
Originellement prévue de juin à décembre 2020, la Saison Africa2020 a dû être décalée en raison de la crise sanitaire, et se tiendra désormais de décembre 2020 à juillet 2021.

Autres artistes présentés

Mariam Abouzid Souali, Mustapha Akrim, Zainab Andalibe, Mohamed Arejdal, Hicham Ayouch, Hassan Bourkia, Moataz Nasr, Fatiha Zemmouri

Partenaires

Exposition conçue pour la Saison Africa2020
Originellement prévue de juin à décembre 2020, la Saison Africa2020 a dû être décalée en raison de la crise sanitaire, et se tiendra désormais de décembre 2020 à juillet 2021.
Véritable invitation à (re)découvrir la créativité et l’innovation du continent africain, la Saison Africa2020 s’articule autour d’une centaine d’événements et de projets culturels, scientifiques, économiques et sportifs organisés sur l’ensemble du territoire français. Cette saison panafricaine, mise en œuvre par l’Institut français, repose sur une programmation pluridisciplinaire co-construite par des professionnels africains en partenariat avec des institutions françaises.

Horaires

De septembre à juin:
ouvert du mardi au vendredi 10h-18h
et le week-end 13h-18h.
Dernière entrée au musée à 17h30.

Horaires d'été
Juillet et août:
ouvert du mardi au vendredi 11h-19h
et le week-end 13h-19h.
Dernière entrée au musée à 18h30.

Fermé le lundi et les jours fériés.
Ouvert à l'année.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

MRAC - 34410 146, avenue de la Plage - BP4 34410 Sérignan France

Comment s'y rendre

En voiture

  • En direction de Narbonne, prendre A9. Sortie 64 vers Béziers-Centre/Valras-Plage/Sérignan/Aéroport Béziers-Cap d’Agde/Béziers-Ests. Prendre D612 et D64.
  • En direction de Montpellier, prendre A9. Sortie 36 Valras plage/Vendres/Béziers ouest. Prendre D64 et D37.

Suivre Valras puis Sérignan puis Centre administratif et culturel.
Coordonnées GPS : Latitude : 43.2804, Longitude : 3.2809

Parking gratuit derrière le musée.

En transports en commun

  • TER ou TGV : arrêt gare de Béziers.
  • Bus à la gare : Ligne E, direction portes de Valras Plage > Sérignan, arrêt promenade.
    Les Horaires du bus Ligne E
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022