Discerner

Discerner ? Titre étrange pour le travail de Valérie Graftieaux, qui distille de l’ambiguïté dans la plupart de ses photographies… De prime abord. Peut-être que ces images ne sont pas ambiguës ? Mais qu’elles mettent en jeu une lecture dans un autre type de repère, un autre système. Pas une révolution… À un moment un système arrive juste à ses limites et il faut en inventer un autre pour aller plus loin, pour comprendre et appréhender le monde un peu plus, pour mieux discerner ce qui nous entoure. Proposer un système de vision qui sollicite le mental, sans exclure le quotidien, pour le dépasser sans le renier. D’ailleurs, le but n’est pas de faire perdurer le mystère sur les objets qui ont servi à la prise de vue. C’est donc l’occasion de présenter des photographies récentes (de 2009 et 2010) liées au paysage et à la temporalité : les Géographies séches, les Paysages intérieurs, le Hachoir (nouveau tirage de la série des Couteaux-paysages), les Crissements, les Tempographies et les Dents de sagesse. Le noir et blanc devient alors la gamme la plus juste pour embarquer le spectateur dans une poésie du détail. Surtout le gris, ce gris moyen qui sert de point d’équilibre dans la prise de vue photographique. L’exposition s’ouvre par un cabinet de dessin, où sont présentés des gravures et des lavis sur des réseaux de racines, thème de prédilection de l’artiste.