DIDIER MENCOBONI
La galerie Éric Dupont est heureuse de vous présenter, du 7 au 18 janvier 2017, la nouvelle exposition de Didier Mencoboni, Épisode XI ; elle sera suivie d’une seconde exposition, Épisode XII, à partir du 28 janvier 2017. Ce nouvel épisode prolonge trois expositions, deux à Ivry-sur-Seine en 2012 et 2015, et une à Bastogne en 2014, expositions où une couleur rayonnait et, tel un plateau, portait divers éléments graphiques et colorés.
Chaque fois, c'est au bord d'une étendue qu'il est question de se placer et de pouvoir vivre une expérience générée par la couleur. Posées au sol, des dizaines de feuilles d'un rouge coquelicot fluorescent s'étalent, envahissent la galerie, rayonnent et diffusent dans l'air leur puissance colorée, teintant par réflexion les visages et les murs. Presque seule, pas tout à fait. Ici et là, quelques éléments viennent compléter le dispositif. Posés dans la couleur, des dessins, des miroirs, des sphères colorées... Tout un monde qui ponctue et sculpte la surface, creusant ici, élevant ailleurs, amplifiant le mouvement de la couleur.
À coté de l'étendue colorée, quelques galets à demi peints. Tel un foyer incandescent la couleur irradie ; elle est passée du plan au volume, la masse de granit y a perdu de sa pesanteur. L'apparition de ces galets procède d'un long cheminement. Le premier, peint, date des années 80 : ramassé sur une plage du pays Bigouden, recouvert d'un dégradé bleu, il associait le poids du granit et la légèreté de la couleur. Ce galet a tardé à trouver sa place dans le travail, mais la collecte a continué avec parcimonie lors de promenades sur la même plage, le choix se faisant de plus en plus précis. Si aujourd'hui quelques galets sont présents, c'est la couleur qui les a apportés : une question de densité, le moyen de trouver un équilibre face au mouvement de cette couleur qui creuse et élève le sol. Après que la mer a fait son ouvrage, après avoir été roulés des jours et des jours, s’être échoués à la lisière de l'océan, ils sont placés au bord d'une autre étendue colorée.
Flottent au-dessus de la surface quelques soies colorées posées sur d'autres sphères. Des silhouettes d'étoffes, des habitants d'un entre deux qu’un souffle suffit à mettre en mouvement. Des soies teintées, des nuances de rouges et d'orangées, qui migrent hors du plan. Ces pièces sont les mêmes que celles présentées à la galerie Éric Dupont en 2003. A l'époque elles s'étiraient posées sur un filin d'acier d'un mur à l'autre de la galerie, dessinant des croix où les plans colorés venaient cloisonner l'espace.
Deux grands dessins complètent le dispositif, deux surfaces lentement élaborées avec la pointe d'un crayon, des ponctuations d'encre colorées, une autre manière de se placer au bord d'une étendue, au bord d'un monde.