Diana Barquero Pérez

Diana Barquero aborde une recherche en plusieurs étapes sur la lente manifestation de la violence que la monoculture exerce sur la terre et ses conséquences environnementales et sociales.  Elle cherche à clarifier et questionner les traces de la colonialité inscrites dans le choix des fruits à cultiver dans le Sud Global, les différentes représentations picturales et architecturales associées aux fruits, à leur relation avec l'imaginaire exotique créé à partir de l'Europe sur les tropiques latino-américains et les relations de pouvoir entre les empires et les colonies depuis la création du système de plantation.

Le volet français de ce travail suit une phase de recherche au Costa Rica, au Mexique et au Brésil. Le champ d’investigation est riche de la diversité de formes qu’il propose ; il est question de biologie évolutive, de modalités de coexistence des espèces entre elles et de ces espèces avec le milieu dans lequel elles évoluent, le modifiant tout autant qu’étant modifié par lui. Diana Barquero Pérez s’appuie sur des analyses anthropologiques, éthologique et sociétales pour nous emmener dans un univers plastique fort à partir de terre, d’encre, de traits, de vidéo et de dessins, engageant une réflexion sur la valeur que nous portons à ces bestioles, souvent désignées comme insignifiants, minuscules, insectoïdes, ou à ces bêtes plutôt imposantes et perçue comme modèle de l’animal sauvage. La travail plastique de Diana Barquero Pérez traverse aussi le monde végétal, les fruits, les stratégies de propagation du vivant au-delà des frontières humaines et les écosystèmes malmenés.

Diana Barquero Pérez est diplômée de la Kunsthochschule Weißensee (KHB) (2020, Berlin) et de l'Académie des Beaux-arts de l’Université du Costa Rica (2014). Elle est ancienne résidente de Pivô (2023, São Paulo), du programme PES SOMA (2021-2022, CDMX), d’Alter-academia (2016, TEOR/ética, Costa Rica) et EspIRA/LA ESPORA (Nicaragua 2007 et 2008). Diana Barquero a été lauréate du Prix National des Arts Francisco Amighetti au Costa Rica (2018).