devoir-aimer

Exposition
Arts plastiques
Galerie Jocelyn Wolff Romainville

exhibition view. Miriam Cahn, "devoir-aimer"

 

 Pour sa quatrième exposition à la galerie Jocelyn Wolff, Miriam Cahn a choisi de présenter ses travaux les plus récents, peintures et dessins dans l’exposition devoir-aimer.

Très marquée par les conflits des années 1990 en ex-Yougoslavie, Miriam Cahn poursuit ici son regard sur la violence des conflits liés à la guerre; et en particulier de celle qui secoue le Moyen-Orient et la Syrie.

L’accrochage de ses peintures témoigne de la profusion des images que l’on reçoit des conflits, de la médiatisation de la guerre et des questions que suscite l’afflux de réfugiés en Europe, et des débats réguliers que cela occasionne. Le travail de Miriam Cahn peut même parfois évoquer certaines opérations militaires et humanitaires (comme MARE NOSTRUM) qui n’ont pas bénéficié de moyens suffisants pour être mis en place.

Ce sont des silhouettes qui fuient, des visages effrayés qui se retournent, pour voir une dernière fois ce qu’ils laissent derrière eux; des corps amputés, qui peuvent évoquer, même de manière lointaine, une statuaire antique classique; des femmes voilées dont le corps dénudé est offert à tous les regards, témoignage d’une extrême vulnérabilité.

Miriam Cahn choisit de porter à notre regard ces visages esquissés de façon rudimentaire et primitive, ces regards apeurés, hallucinés, choqués, figés, ces corps statiques ou en mouvement, silhouettes fantomatiques et égarées.

Les peintures sont accrochées au mur à hauteur de vue, comme dans un plan cinématographique où le spectateur est happé par l’écran; le visiteur se trouve par ce biais en confrontation directe avec le regard des personnages.

Les couleurs sont tantôt vives, tantôt pâles, presque absentes comme dans la grande toile desaster où la lumière est si forte que les couleurs paraissent blanchies.

Dans la deuxième partie de l’espace, Miriam Cahn a installé un grand ensemble de 22 dessins qui constitue une seule oeuvre. Le titre 8 tage (raum) suggère que cet ensemble a été réalisé en 8 jours, entre le 13 octobre et le 15 novembre 2016. Les dessins sont accrochés par ordre chronologique: chaque groupe, de 2, 3 ou 5 dessins, représente un jour. Cette installation possède néanmoins une grande liberté de présentation: l’ordre des dessins réalisés dans une même journée peut varier. Leur association par groupe reste primordiale tout en offrant la possibilité d’une lecture multiple, reflet d’une actualité qui évolue en permanence.

Sur une petite étagère, on retrouve deux carnets de dessins et une photo retravaillée avec des crayons de couleur par l’artiste. Le carnet de dessins o.t., 19.12.14 - 25.9.16 reprend des thèmes récurrents dans son oeuvre comme le portrait, la nature morte, le paysage, l’architecture. L’autre carnet, plus petit (vergessen und rekonstruieren (ordnungsversuch) (zitate), 20.3 - 6.4.2014) aborde l’oubli et la reconstruction. Du 11 septembre 2001 à l’architecture, en passant par la représentation réaliste de la nature, comme un moment de pause, ces oeuvres attestent de la diversité qui existe dans l’oeuvre de Miriam Cahn, par les sujets et par le choix de médiums qui sont sans cesse revisités ou associés. 

Artistes

Adresse

Galerie Jocelyn Wolff 43 rue de la Commune de Paris 93230 Romainville France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020