Deux siècles de diffusion des œuvres en France et à l’étranger

Conçue dès l’origine comme un fonds et dépourvu d’espaces d’exposition, les œuvres rencontrent leur public à travers une politique volontaire et active de diffusion. Le dépôt d’œuvres auprès des administrations et des institutions publiques est une mission-clé du Centre national des arts plastiques.

Dès les premières décennies du XIXe siècle, les œuvres achetées ont vocation à être immédiatement mises en dépôt. Elles sont souvent identifiables par un cartouche portant la mention « Don du Roi », « Don de l’Empereur », « Don de la République » ou « Don de l’État », puis, vers la fin du siècle, par une appellation juridiquement plus correcte, « Envoi de l’État », puisque ces œuvres constituent des dépendances du domaine public et sont à ce titre inaliénables et imprescriptibles.

On évalue à plus de 55 000 les œuvres déposées dans toute la France depuis le début du XIXe siècle. Accompagnant la mise en place et la valorisation des musées en région, les dépôts concourent alors à l’ameublement et à la décoration des nombreuses administrations de l’État et des collectivités territoriales : mairies, édifices religieux, établissements scolaires, palais de justice, préfectures, hôpitaux ou encore organismes militaires, tout comme les représentations diplomatiques françaises à l’étranger et les anciennes dépendances françaises.

Le XXe siècle perpétue cette tradition, mais c’est la création, en 1959, d’un ministère des Affaires culturelles autonome qui apparaît aujourd’hui comme une étape décisive du changement.

Aujourd’hui, les nouveaux dépôts concernent en premier lieu les institutions culturelles publiques, notamment les  musées, les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), mais également les administrations de l’État, les assemblées parlementaires, etc.

Cette politique ne cesse de se poursuivre avec le dépôt, dans de nombreuses institutions culturelles, d’ensembles significatifs : musée des Beaux-Arts de Dôle (2010), musée des Années 30 à Boulogne (2011), Musée Nicéphore-Niepce à Chalon-sur-Saône (2012), Frac Franche-Comté, MuCEM à Marseille, musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonne, musée des Beaux-Arts de Rennes (2013) ou encore Frac Picardie (2015-2016).

La possibilité de déposer dans des musées à l’étranger est ouverte et a pour le moment bénéficié, notamment, au MAMCO (Genève-CH) et au Grand Hornu (Hornu-B). Le nombre d’œuvres déposées peut varier de 500 à 1 200 œuvres en fonction des années.

Parallèlement, le Cnap prête près de 2 000 œuvres chaque année pour des expositions temporaires auprès d’institutions de toute nature, en France et à l’étranger.

Dernière mise à jour le 24 octobre 2019