DERASHINE // Archist paysage #4
ARCHIST, fusion des termes « art » et « architecture » renvoie au positionnement d’art-cade* sur des espaces de création interactionnels, tissés, croisés, juxtaposés, construits. Le territoire de la ville et ses habitants est en effet son espace de travail.
Pour cette nouvelle édition d’ARCHIST PAYSAGE, art-cade* invite Cécile BEAU et Mayura TORII pour une carte blanche: Derashine, en japonais, c’est le passage d’une culture, d’une terre ou d’une langue à une autre. D’un extérieur déshumanisé et perturbé à un intérieur ordinaire et décalé, les artistes
Cécile Beau et Mayura Torii détournent les codes et font dialoguer le langage et le paysage, le lointain et le quotidien, dans un univers cosmico- domestique bien singulier.
Cécile BEAU
Composée d’installations où le son, l’image et l’objet entretiennent des rapports étroits et multiples, l’oeuvre de Cécile Beau s’élabore dans l’adoption de points de fuite contradictoires. Le visible et l’invisible se mélangent. Le pur et l’impur s’entremêlent. Les radars de la perception s’étourdissent, embués par d’énigmatiques et atemporels bruissements. Ce sont des forêts, des rivières, des horizons et des brumes qui respirent comme aux premières heures du jour. Ce sont aussi des machines, des mécanismes, des usines, des illusions et des échantillons, témoins d’une attention quasi clinique portée sur les choses, la lame de son scalpel ouvrant des perspectives sensorielles, sous des lumières étales et selon des profondeurs de champ pour le moins hallucinées.
Mayura Torii
Ayant quitté le Japon en 1998, Mayura Torii vécu aux Etats-Unis, l’Allemagne et la France, où elle a appris différentes langues, cultures et modes de vie. Ce fut le point de départ de ses créations artistiques. De nombreuses œuvres de Mayura Torii sont basées sur le langage. Une boîte, un objet, une installation, un dessin, une photographie reçoit sa résonance de son titre. Lorsqu’ils ne sont pas de son titre, la résonance émerge à partir d’un texte. Ses œuvres sont des études de la fragilité de la traduction d’une langue ou une culture à l’autre, des équivalences et faux amis.