Défilé de sculptures

Exposition
Arts plastiques
Les coopérateurs Limoges

La saison 2013-2014 se place sous l’égide de la sculpture.

 

Pour achever et prolonger l’année de célébration de ses trente ans, le FRAC Limousin présente durant l’automne hiver un panorama de la sculpture des quarante dernières années à partir de sa collection. Intitulée « Défilé de sculptures », cette exposition présente un ensemble d’une soixantaine d’œuvres : des sculptures de différent format, de la maquette à l’agrandissement, seulement au stade d’idée (dessin, esquisse), mais également en révolution, motorisées, ou éphémères et seulement disponibles sous forme photographique ou filmique.

Cette exposition prend également comme point de départ les trois premières salles de la galerie des Coopérateurs transformées lors de l’exposition « Le Grand Tout » : une salle sombre, une salle aux murs recouverts d’une peau brillante couleur vanille et une autre surbaissée par un plafond suspendu rose, œuvre unique d’Olivier Mosset.

La double entrée de cette exposition, à la fois historique par son balayage temporel, et scénographique par le rythme syncopé et en travelling de son architecture, met en relation des sculptures de nature différente (assemblages de matériaux identiques, parfois, hétéroclites, la plupart du temps, complétés par quelques modelages et autres moulages) assorties de contrepoints à deux dimensions (collages, dessins, photographies).

Prolongement de réflexions entamées lors de précédentes expositions (« Qu’est-ce que la photosculpture ? » 2003, « La tentation de la figure » 2005, « Les incontournables » 2007, « Modélisme » 2009), dont certaines hors les murs (« 3D » à Périgueux en 2009, « Assemblages, collages, montages » à La Rochelle en 2010), cette exposition raconte une histoire où se côtoient diverses approches de la sculpture selon trois générations d’artistes.

 

Introduction :

Georg Ettl, Patrick Van Caeckenbergh.

La confrontation entre une œuvre de Georg Ettl (un mur de papier peint « Babylone », version personnelle et individuelle de l’apocalypse) et un vaste collage du belge Patrick Van Caeckenbergh (des morceaux de corps semblent s’échapper d’un chaudron fumant). En face, le « Mondrian vert » de Ettl est dominé par le gris et le noir ( de la pollution ?).

 

Salle noire :

Gordon Matta-Clark, Michael Kienzer, Didier Marcel.

Un film et une photographie de l’anarchitecte Gordon Matta-Clark sont les témoignages de son activité de découpe dans le bâti. Une sculpture en boule (de mètres rubans) de l’autrichien Michael Kienzer agit comme un condensateur. Une maquette de ruine de Didier Marcel donne à la mélancolie un tour vertigineux.

 

Salle vanille :

Anita Molinero, Giuseppe Gabellone, Carel Visser.

Chez Molinero, les éclats et les brillances des plastiques fondus, de la porcelaine, du revêtement mural contrastent avec la matité du polystyrène.

Le hollandais Carel Visser était à la recherche de gestes fondamentaux (pousser) dans les années soixante-dix. Quinze ans plus tard, la figure réapparaît dans sa sculpture, sous une forme évoquée. Presqu’en même temps, l’italien Gabellone semble revenir aux fondamentaux de la sculpture, mais pour n’en conserver qu’une photographie.

 

Salle au plafond rose :

Olivier Mosset, Georg Ettl, Robert Smithson, Giuseppe Gabellone, Vladimir Skoda, Jacques Vieille.

« La troisième dimension permet de mettre l’accent sur cet objet particulier qu’est le tableau » déclare Olivier Mosset à propos de cette oeuvre. Devenu plafond, le tableau monochrome se transforme en décor et nimbe la salle d’une étrange luminosité. Une sculpture pop/minimale de Ettl de 1975 semble venir d’un autre âge, d’une ancienne civilisation. Un synopsis de film de Robert Smithson prévoit un futur fantastique pour la sculpture. Au sol, trois œuvres compactes de Skoda rappellent le poids et la gravité. Un dessin de Jacques Vieille ressemble à un projet d’architecte. Une photo de Gabellone achève de semer le doute : la construction (à la manière d’Eiffel) a eu lieu mais a disparu.

 

Grande salle blanche :

Carl Andre, Aleksandr Rodcenko, Peter Roehr, Bill Culbert, Claire-Jeanne Jézéquel, Aurélie Godard.

En plus d’être un fleuron de l’art minimal américain, cette œuvre de Carl Andre permet de s’orienter. Elle voisine avec quelques épreuves photographiques du constructiviste russe Rodcenko (référence majeure du jeune Andre à la fin des années 50) et des recherches rythmiques et répétitives de l’allemand Peter Roehr des années soixante.

En vis-à-vis, une œuvre récente et fondatrice d’Aurélie Godard (2008) rejoue habilement les codes de l’architecture et de la navigation. Une sculpture-relief de Claire-Jeanne Jézéquel suggère un espace à partir de très peu. Un « poster » en couleur de Bill Culbert fait coïncider lampe-tempête rouillée et coucher de soleil  romantique.

 

Salle avec escalier :

Mathias Le Royer, Chloé Piot.

Les aquarelles de Mathias Le Royer sont des idées de sculptures et ne verront peut-être jamais le jour.

Les trois œuvres de la jeune Chloé Piot jouent avec le potentiel de leur propre (petite) dimension : cartes postales et maison de poupée.

 

Cabinet gris :

Denise Aubertin, Ian Hamilton Finlay,  Madeleine Berkhemer.

Au centre de cette petite salle, une sculpture en forme de socle de l’écossais Ian Hamilton Finlay donne concrètement la parole au poète Stéphane Mallarmé. Sur le mur, une version de poche d’un fameux roman de Dostoïevski a été cuisinée par Denise Aubertin (pour être mieux digérée ?). Des collages de la néerlandaise Madeleine Berkhemer mélangent corps et sculpture. Bizarre, bizarre !

 

Salle des moulages et des reliefs :

Stephen Marsden, Michel François, Arnaud Vasseux, Giuseppe Gabellone, Richard Fauguet.

Un hommage à Gaudi par Stephen Marsden ; un relief en plâtre obtenu avec la tête et les bras par Michel François – la preuve photographique n’est pas loin – un autre, par Gabellone,  qui donne à une estampe japonaise l’allure d’un plat de spaghetti ; toutes ces expériences sont des mélanges (Arnaud Vasseux), des tentatives de débordement des matières et des procédés de la sculpture.  

 

Dernière salle (cul-de-sac) :

Jessica Stockholder, Michel François, Laurent Le Deunff, Sarah Tritz.

Le belge Michel François a développé toutes sortes de recherches de sculptures depuis une vingtaine d’années en s’appuyant souvent sur la photographie. L’américaine Jessica Stockholder s’est servi de la rencontre entre assemblage et peinture.

Plus récemment, Laurent Le Deunff rejoue la trouvaille, l’illusionnisme des matériaux utilisés à contre emploi (un coquillage géant en papier mâché);

Sarah Tritz recycle et assemble tous azimuths, à la recherche du pouvoir déclencheur des associations d’objets.

 

Les différentes œuvres exposées dans cette configuration spatiale et temporelle montrent la diversité des pratiques sculpturales de ces quarante dernières années. On pourra y déceler des connexions, des influences (entre Rodcenko et Andre, par exemple), des positions affirmées ou en voie d’affirmation (dessins, maquettes), d’autres qui évoluent dans le temps (le virage d’un Carel Visser en témoigne), mais également des doutes quant à la présence matérielle des œuvres. Ainsi, le lien logique entre photographie et sculpture (prise de note ou enregistrement des différents états de l’œuvre jusqu’à son achèvement) est pris à rebours par Gabellone. Ailleurs, c’est le film et donc le mouvement qui prédominent et qui apportent à la sculpture un caractère « révolutionnaire ». Enfin, et c’est une caractéristique très importante de nos salles d’exposition, ce défilé de sculptures est un aller et retour.

 

> Les rendez-vous de l’exposition :

> lectures de l’exposition : de 18h30 à 19h30 - entrée libre

jeudi 3 octobre 2013 : Mathias Le Royer, artiste

jeudi 28 novembre 2013 : Yannick Miloux, directeur du FRAC Limousin

jeudi 5 décembre 2013 : Catherine Elkar, directrice du FRAC Bretagne

jeudi 9 janvier 2014 : Chloé Piot, artiste

> Dernier jour ! samedi  1er février 2014 entrée gratuite - 16h visite commentée

Tarifs :

Plien tarif : 1,50€ / Tarif réduit : 0,70€ / Gratuit : étudiants, demandeurs d'emploi ...

Autres artistes présentés



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Carl Andre | Denise Aubertin | Madeleine Berkhemer | Bill Culbert | Georg Ettl | Richard Fauguet | Ian Hamilton Finlay | Michel François | Giuseppe Gabellone | Aurélie Godard | Claire-Jeanne Jézéquel |Michael Kienzer | Laurent Le Deunff | Mathias Le Royer | Didier Marcel | Stephen Marsden | Gordon Matta-Clark | Anita Molinero | Olivier Mosset | Chloé Piot | Peter Roehr | Aleksandr Rodcenko | Vladimir Skoda | Robert Smithson | Jessica Stockholder | Sarah Tritz | Patrick Van Caeckenbergh | Arnaud Vasseux | Jacques Vieille | Carel Visser.

Partenaires

Projet réalisé en collaboration avec l'Artothèque du Limousin et le FRAC Bretagne. Le FRAC Limousin est financé par la Région Limousin et l’Etat (Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Limousin).

Horaires

du mardi au samedi de 14h à 18h. Fermé : dimanche, lundi et jours fériés

Adresse

Les coopérateurs Impasse des Charentes 87100 Limoges France

Comment s'y rendre

Le Frac Limousin se trouve dans Limoges, à 5 mn à pied des places Denis-Dussoubs et Carnot, et du Centre Saint-Martial. Bus n°1, arrêt « Rectorat ». Le Frac Limousin dispose d’un accès pour les personnes handicapées.
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022