David MESGUICH

Ce jeune artiste peintre expose pour la deuxième fois à la galerie RX ses nouveaux travaux à l’aquarelle noire. « La première étape de mon travail est une phase de déambulation orientée vers les infrastructures industrielles d’une grande ville. Le plus souvent, je me lève à l’aube, je suis une ligne de métro puis décide de stopper à un arrêt pour une raison particulière. Les non lieux, les espaces carcéraux et les vides urbains sont le théâtre de ces investigations. Je parcours la ville à pied et en transport en commun ; deux semaines durant, un mois nuit et jour pour une grande ville comme New York, jusqu’à épuisement, observant ses fonctionnements, ses ambiances et repérant les lieux de futures explorations. Je me laisse guider par le ressenti, par toutes mes découvertes et par les ensembles architecturaux qui me parlent. Je ne perçois pas la rue comme un espace de liberté ; autour de moi, lignes, murs et clôtures me rappellent que je suis au cœur d’un mécanisme restreignant mes mouvements mais aussi - avec un résultat moins probant - ma pensée, et ce de manière plus subtile à travers suggestions et ordres intimés par la publicité et autres panneaux de signalisation.Lorsque je découvre un espace à explorer, j’essaie en premier lieu d’en trouver les failles, une entrée, une sortie, je cherche un angle mort sous une caméra, un trou dans un grillage, un moyen de franchir les barbelés ou de les éviter, parfois la visite s’arrête là, lorsque les obstacles deviennent infranchissables.Vient le retour, que ce soit 1h de voiture, 11h d’avion, 24h de train voire 48h de garde à vue, il s’agit toujours du moment du bilan et de la réflexion. C’est le temps le plus favorable à l’écriture car tout est encore frais à l’esprit. En atelier, je commence le travail de décorticage. Je redessine les moments forts de ces dérives urbaines, sur mes dessins, pas de personnages ni de végétaux mais la ville à l’envers, comme on ne voudrait pas vous la montrer. »