Daniel Lergon

Medusa
Exposition
Arts plastiques
Galerie Almine Rech - 75003 Paris 03

Untitled, 2009
Laque sur tissu réfléchissant
200 x 270 cm
78 3/4 x 106 1/4 inches

La galerie Almine Rech a le plaisir d’annoncer la première exposition de Daniel Lergon à Paris (né en 1978, résidant à Berlin), intitulée « Medusa ». 

 

Dans la mythologie grecque, Méduse, fille du dieu marin Phorcys, est la seule des trois Gorgones à être mortelle. Superbe de naissance, Pallas Athéna la transforme en monstre repoussant pour avoir eu une liaison avec Poséidon. A la place de cheveux, des serpents lui sortent désormais de la tête et chaque être qui regarde directement son affreux visage est transformé en pierre. Persée, fils de Zeus, tue Méduse en la décapitant. Grace au reflet de celle-ci sur son bouclier, il évite la pétrification.  

Ces aspects de miroir et de transformation forment le sous-texte de cette exposition. 

 

Daniel Lergon expose des œuvres peintes en laque transparente sur un revêtement rétroréfléchissant, un matériau de haute technologie doté de propriétés optiques particulières. À la différence du miroir, la lumière réfléchie est renvoyée à la source lumineuse. Le spectateur placé entre la source lumineuse et le tableau reconnaîtra une faible auréole dite « heiligenschein » cernant l’ombre de sa propre tête.  

 

L’artiste fonde son concept pictural sur l’investigation de l’interaction entre lumière et surface, sur la causalité de la couleur. 

Contrairement à une peinture qui associe palette de pigments sur un support neutre, Daniel Lergon fait usage d’une surface textile dotée de différentes capacités optiques et physiques, sur laquelle il applique de la laque transparente neutre. La réflexion et la réfraction de la lumière produisent des couleurs qui transforment l’image induite selon la position qu’adopte le spectateur. 

Pour l’historienne de l’art Ursula Maria Probst, le concept pictural est matérialisé et le matériau utilisé est conceptualisé. 

 

Extrait de l’article Mister Universe de Elke Buhr, paru dans le Magazine Monopol, mai 2009 : 

 

« Alors que Daniel Lergon, en tant que peintre, est plus proche des sciences naturelles que quiconque de sa génération, ses œuvres, en tant qu’abstraction, parlent un langage esthétique qui leur est propre. Elles naissent généralement d’un unique acte de peinture, une « décision », comme il le décrit. Elles consistent parfois en une simple ligne, large, vibrante, sinueuse ; d’autres fois, il s’agit un symbole triangulaire emblématique, tout en brillance, ou encore une forme différenciée, avec des zones plus stables et des bords finement effrangés. Voici ce qui est important pour l’artiste : ce n’est pas seulement le geste qui compte, mais avant tout son résultat, c’est-à-dire la forme, en équilibre à la frontière du figuratif et dotée d’une force visuellement stimulante, comme un test de Rorschach.   

Daniel Lergon a pleinement conscience que, pour son expression, il peut se classer dans la tradition historique de l’expressionnisme abstrait. Ses formes peuvent évoquer l’art informel[...]. Mais il affirme ne pas considérer ses peintures comme une citation d’un style du passé. L’on ne peut que tomber d’accord [...], encore en devenir mais incroyablement cohérente, avec ses peintures grand format, ses aquarelles délicates. Les 100 ans d’histoire de l’abstraction ont prouvé que le non-figuratif, le non-référentiel, possède un contenu, qui peut se trouver dans la présence individuelle de la peinture, dans la formation de ses connaissances et dans la conscience, enracinée dans son époque, de l’artiste. Voilà pourquoi le travail de Daniel Lergon se distingue de celui de ses prédécesseurs. Sa subjectivité est incontestable, mais non démonstrative, et en aucun cas ésotérique. Son art possède une objectivité illimitée, même lorsqu’il touche aux choses ultimes, menant inévitablement à une réflexion sur la matière, le temps et les phénomènes limites de l’univers.  [...]  

Pour certaines pièces, le matériau de base utilisé par Daniel Lergon a des reflets métalliques. Il y applique ensuite de la peinture transparente. Une touche d’argent mat, puis une autre d’une chose qui ressemble à peine à de la couleur, et voilà que se révèle un panorama entier. Parce que, lorsque l’on se déplace autour de ces œuvres, elles se modifient à chaque pas. Un instant, la peinture acquiert une soudaine profondeur,comme si l’on pouvait plonger sous sa surface, l’instant suivant, elle chatoie comme une pellicule de pétrole à la surface d’une flaque sous un soleil d’été, puis elle redevient terne, se refermant sur ses secrets. [ ...]  

 

Le mystère de cette peinture, c’est son matériau : un tissu rétroréflexif qui, comme l’explique Daniel Lergon, et contrairement à tous les autres matériaux, ne réfléchit pas les rayons conformément à la règle « l'angle de réflexion est égal à l'angle d'incidence », mais les renvoie dans la direction exacte d’où ils proviennent. Il s’agit d’un développement textile utilisé pour sécuriser les chantiers de construction. Ou pour des photos pouvant envelopper dans une sorte de halo la personne qui les regarde si elle se tient bien en face d’une puissante source de lumière.  

 

Daniel Lergon se situe dans la tradition d’un art flirtant avec les sciences naturelles, tout en s’approchant bien plus de la beauté que les artistes d’avant-garde ne se le permettent habituellement. [...]  

Tarifs :

Entrée libre

Artistes

Horaires

du mardi au samedi de 11h à 19h

Adresse

Galerie Almine Rech - 75003 64 rue de Turenne 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020