Conversation d'un vestige contemporain
Keen Soulhal est née en 1982. Suite à une maitrise des « Arts Numériques », elle fait des études de photographie au Canada, puis a obtenu un master à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris. Dernièrement elle a passé un CAP Marqueterie à Paris où elle vit et travaille actuellement.
Elle est une exploratrice du monde, des métiers de l’art et des médiums. De la photo à la sculpture en passant par le dessin et le son, tout est prétexte au questionnement et à la recherche.
L’artiste s’intéresse aux états transitoires, à l’état normalement éphémère et qui devient permanent à travers l’œuvre. Il suffirait de peu que tout se brise, que ça ne s’évapore. C’est aussi un état de demi-éveil, un moment où tout semble possible. Cet entre-deux est figé et devient la base de ce qui est montré.
De plus chaque exposition est l’occasion d’un fourmillement d’idées et de propositions. Mais rien n’est jamais livré totalement. C’est alors au spectateur de chercher la réponse et, après avoir été abusé par sa vue et les illusions, d’adopter un nouveau regard. Il faut prendre le temps de découvrir et de s’interroger. Et parfois les réponses sont à trouver en nous-mêmes.
Il peut aussi y avoir des changements de direction au moment de la confection d’une œuvre. Une idée qui part ailleurs ou un résultat inattendu. Certaines pièces sont le fruit d’un hasard et dans ce cas la découverte est autant pour le spectateur que pour l’artiste elle-même. Et même dans ce hasard on peut sentir une minutie du travail, une patience et un dévouement.
Elle cultive le paradoxe, que ce soit dans ses titres ou dans son choix des matières. Elle joue avec les attentes du visiteur et avec les interprétations. La feuille froissée où l’idée à été écrite peut alors devenir l’œuvre montrée au lieu d’être jetée. Mais est-ce vraiment une feuille d’ailleurs ?
Keen réechante le monde, remet de la magie dans ce qui nous entoure. Elle nous permet de redécouvrir les éléments de notre environnement selon une autre problématique.