Colloque Georges Didi-Huberman Devant l’art

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Capc Musée d'art contemporain de Bordeaux Bordeaux
Vendredi 6 octobre, samedi 7 octobre 2006 En collaboration avec le Groupe de recherche Artes, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III Depuis le début des années 80, Georges Didi-Huberman, historien de l’art et philosophe, enseignant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, s'attache à penser le travail des images avec des outils théoriques empruntés à des champs de recherche multiples (philosophie, anthropologie, histoire de l'art, psychanalyse...) et dans des périodes historiques très diverses (Renaissance, XIX siècle, art moderne, art contemporain...). La fécondité de cette pensée, la richesse des propositions théoriques qu'elle a su inventer en font aujourd'hui une référence majeure dans le champ de l'histoire et de la théorie de l'art. Ce colloque se propose de réfléchir, avec Georges Didi-Huberman, à l'outil que représente cette recherche et à une des questions fondamentales qu'elle ne cesse d'explorer : qu'est-ce que regarder veut dire? Vendredi 6 octobre 14 h 30 Introduction par Maurice Fréchuret Maurice Fréchuret Directeur des Musées Nationaux du XXème siècle des Alpes-Maritimes A rebrousse-poil ou le paradoxe comme méthode Même si l’image et ses implications sont l’objet principal de ses nombreuses études, la multiplicité des champs théoriques dans lesquels travaille Georges Didi-Huberman forme déjà un scandaleux paradoxe eu égard au mouvement accru des sectorisations et des spécialisations un peu partout à l'oeuvre. De surcroît, dans le choix de ses interrogations comme dans les méthodes utilisées, il tente, comme l’a suggéré Walter Benjamin en son temps, de « brosser à contre sens le poil trop luisant de l’histoire ». A travers quelques exemples, nous essaierons de mettre en évidence la pertinence de ces points de vue décalés. L’art et les arts (Modérateur Thierry Davila) 15 h Jean-Pierre Criqui Critique d'art et rédacteur en chef des Cahiers du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris Blues for Georges En hommage notamment aux travaux de Georges Didi-Huberman sur le flamenco et le cante jondo, il s’agira, à partir de l’exemple du jazz et plus précisément de la place de la guitare dans ce champ musical, de proposer quelques réflexions sur les notions d’enregistrement, de technique du corps, d’improvisation et de figure. 16 h Didier Semin Professeur à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris Grenouillages Dans l'ordre de l'évolution, la grenouille est très loin de nous, mais, morphologiquement, elle nous ressemble beaucoup. Une ressemblance paradoxale, conjuguant le proche et le lointain, qui vaut à ce petit amphibien une place de choix dans l'imagination populaire et dans celle des artistes. On suivra quelques unes de ses métamorphoses, en hommage aux recherches transversales de G. Didi-Huberman - qui aime à se promener au vivarium du Jardin des plantes. 17 h Philippe-Alain Michaud Conservateur au Centre Pompidou chargé de la collection des films du musée national d'art moderne Survivances filmiques Il s'agira de projeter une bobine de 16mm. de Bits and Pieces, provenant de la collection du Nederlands Filmmuseum et de travailler sur l'opérativité du concept de Pathosformeln warburgien pour réfléchir sur les formes cinématographiques, en repartant de son élaboration par Georges Didi-Huberman. 18 h Pascal Convert Artiste Dialogue avec Georges Didi-Huberman Samedi 7 octobre Philosophie et sciences humaines (Modérateur Bernard Vouilloux) 9 h 30 Mathilde Girard Doctorante en philosophie à l’Université de Paris VIII, psychologue psychothérapeute « Faire de sa pensée une guerre » : montages du sacrifice chez Georges Bataille Le sacrifice est le nom chez Bataille d'un immémorial des images et de la politique dans la souveraineté indépassable de l'effusion du sang et de l'ouverture des corps. On évoquera la trajectoire de ces sacrifices dans différents moments de l'oeuvre de Bataille. Nous discuterons donc essentiellement à partir de l’ouvrage de Georges Didi-Huberman : La Ressemblance informe ou le gai savoir visuel selon Georges Bataille. 10 h 30 Elie During Professeur de philosophie à l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Lyon Le bergsonien malgré lui Dans l'essai qu'il consacre à Marey à l'occasion d'une exposition au Musée d'Orsay, Georges Didi-Huberman montre que les dispositifs chronophotographiques sont, bien plus que des instruments de mesure du mouvement, de véritables machines à intuition. Par les moyens du mécanisme, ces machines rendent sensible la fluence où Bergson voyait le schème de toute durée. On partira de là pour formuler une question plus générale, qui s'adressera à Georges Didi-Huberman : peut-on être bergsonien (ou deleuzien) malgré soi ? 11 h 30 Pierre Sauvanet Maître de conférences en esthétique, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III. Didi-Huberman philosophe ? La question ne se veut pas provocante : elle vise à interroger la posture de l'auteur à travers l'ensemble de son oeuvre de recherche. Historique (de l'art et d'ailleurs), critique (d'art et d'autres), esthétique à sa manière, élégante et unique, l'oeuvre de Georges Didi-Huberman est en effet et d'abord celle d'une étonnante "utopie" de chercheur. On s'interrogera notamment non seulement sur le rapport de l'oeuvre de Georges Didi-Huberman à la philosophie, mais tout simplement sur la philosophie de Georges Didi-Huberman. Histoire de l’art et anthropologie des images (Modérateur Pierre Sauvanet) 14 h Thierry Davila capcMusée d’art contemporain Histoire (générale) de l'art, histoire des oeuvres : Georges Didi-Huberman avec Marcel Duchamp ? Une des distinctions qui traversent le travail de Georges Didi-Huberman est celle de l'histoire de l'art au sens du génitif objectif (histoire - générale - de l'art) et au sens du génitif subjectif (histoire des oeuvres interprétant d'autres oeuvres), la seconde jouissant d'une prééminence par rapport à la première. Il s'agira de pointer les conséquences théoriques de cette distinction - et de la négation implicite qu'elle suppose - notamment à partir de l'exemple de Marcel Duchamp auquel Georges Didi-Huberman a consacré une étude. 15 h Bernard Vouilloux Professeur de langue et de littérature françaises modernes et contemporaines, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III. Saint Georges à la croisée des chemins. Question posée aux fins d’une anthropologie des images La façon dont Georges Didi-Huberman met au travail la notion d’indice constitue à n’en pas douter l’une des pistes de recherche les plus aisément identifiables et les plus fécondes de sa réflexion sur les images. On se propose de remonter jusqu’à la grande bifurcation qu’a ouverte sa lecture de Freud et de Warburg et d’analyser les raisons de la résistance qu’il n’a cessé d’opposer à l’interprétation que Carlo Ginzburg proposait en 1980 d’un « paradigme indiciaire » dans lequel s’inscriraient, entre autres, non seulement Freud et Warburg, mais aussi Conan Doyle, Morelli, Bertillon et Galton. Qu’est-ce qui est en jeu à travers ces deux lectures ? 16 h Dominique Païni Critique La projection de soi ou comment les films se font de l'ombre Georges Didi-Huberman a évoqué le motif de l'ombre y compris à l'occasion de sa lecture de l'oeuvre de Claudio Parmiggiani. L'intervention se propose de voyager à travers quelques jalons de l'histoire du cinéma dont certains chefs-d'oeuvre de l'art du film qui expérimentent les conséquences dramaturgiques et plastiques de la projection du corps qu'est l'ombre. 17 h 30 Conclusion des débats

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Oui

Adresse

Capc Musée d'art contemporain de Bordeaux 7 rue Ferrère 33000 Bordeaux France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020