Claude Closky

Exposition
Arts plastiques
Domaine de Kerguéhennec Bignan
compilation et expérimentation. L'exposition rassemblera un nombre important d’oeuvres existantes sélectionnées sur une période étendue. Mais de nombreux inédits seront au rendez-vous et de nouveaux travaux seront produits pour l’occasion. Pour les deux espaces d’exposition très différents de Kerguéhennec, l’un très intime et l’autre vaste, c’est le choix de la dissémination qui s’est imposé. Les oeuvres de Closky s’enchaînent en effet dans la réalité avec une étonnante diversité. Des séries d’oeuvres seront ainsi dispersées ici et là pour créer des rappels et pour semer la confusion

Complément d'information

communiqué

communiqué Claude Closky

exposition et publication
6 avril - 15 juin 2003
vernissage samedi 5 avril 15.00

Domaine de Kerguéhennec
centre d’art contemporain - centre culturel de rencontre ouverture : mardi-dimanche : 10.00-18.00, entrée libre, restauration sur place.
L’oeuvre de Closky, né en 1963 à Paris, prolifère du dessin au livre d’artiste, du collage à la photographie, de la vidéo au signal audio, de l’affiche au papier peint, du site Internet au diaporama, de l’intervention dans la presse au briquet jetable... Elle peut s’interpréter comme une théorie subjective de l’information et des médias, mais elle relève avant tout de deux principes contraires : l’ellipse et l’accumulation.
En 1995 déjà, un de ses entretiens s’intitulait Ma petite entreprise. Depuis, l’entreprise Closky a conservé une taille artisanale mais elle a intégré les fonctions d’une agence de communication efficace.

L’exposition de Kerguéhennec fonctionnera à deux niveaux : compilation et expérimentation. Elle rassemblera en effet un nombre important d’oeuvres existantes sélectionnées sur une période étendue. Mais de nombreux inédits seront au rendez-vous et de nouveaux travaux seront produits pour l’occasion.
Pour les deux espaces d’exposition très différents de Kerguéhennec, l’un très intime et l’autre vaste, c’est le choix de la dissémination qui s’est imposé. Les oeuvres de Closky s’enchaînent en effet dans la réalité avec une étonnante diversité. Des séries d’oeuvres seront ainsi dispersées ici et là pour créer des rappels et pour semer la confusion.

L’ensemble oscillera entre les deux extrêmes que forment la crudité documentaire et le sublime de pacotille. À l’instar de deux séries photographiques. L’une, qui n’existe encore qu’à l’état de projet, représentant des billets de banque mis en piles suffisamment aérées pour permettre de faire le compte de la fortune ainsi accumulée. (De 300 à 3 000 €, la série comptera une cinquantaine d’images uniques, les piles les plus épaisses ne faisant pas nécessairement les plus grosses fortunes !) L’autre, réalisée entre 2000 et 2001, dont une partie ne fut présentée qu’une fois seulement en Suisse, consiste en des vues de guirlandes de Noël d’une impeccable beauté et elle témoigne avec une certaine ironie des tribulations de l’artiste au pays de la « photographie plasticienne » la plus léchée.

Pour réaliser la première série d’images, la difficulté tient à mettre de l’argent liquide de côté, quitte à en emprunter, alors que le billet de banque, toiletté de neuf au passage à l’euro, devient un moyen de paiement de jour en jour plus archaïque (même si le champ de transaction de la monnaie s’est considérablement étendu). Pour la seconde série, Closky est parti à la chasse aux ornements les plus désuets dans les rues de Paris et ses banlieues. L’histoire ne dit pas si ce fut par une belle nuit de Noël qu’il travailla ainsi sur le motif. On en doute un peu. On savait Closky passionné par le principe de variation, il a trouvé dans ces guirlandes une uniformité confondante. Faites pour décorer, mais sorties du contexte de la rue, elles confèrent à ces images une splendeur tapageuse tout en étant d’une économie radicale qui ne va pas sans rappeler certaines grilles minimales dont l’artiste s’inspira au début de sa carrière de soliste, c’est à dire au tournant des années 80 et 90. Les titres de ces images étincelantes : Ivry, Arcueil, Paris-Bastille, etc. transforment les noms de villes ou de quartiers en autant de références différentes du même catalogue de luminaires festifs. Paris n’en devient plus qu’un quartier de Gentilly ! Par opposition à ces illuminations urbaines plutôt austères, il n’aura pas échappé à qui a traversé la France en voiture cet hiver que l’illumination pavillonnaire est un créneau à prendre.

La ville et sa culture sont dominantes chez Closky, comme chez la plupart de ses contemporains. Pourtant les représentations agrestes ne sont pas absentes de son travail. Elles ont seulement l’apparence de l’irréalité. La campagne ou les espaces naturels y sont en effet comme des lieux de vacances, de tournages ou comme le laboratoire d’un inventaire des espèces domestiques. Cette vision parfois nostalgique et souvent spectaculaire fournira la matière d’un troisième volet de l’exposition, dont l’argument a été fourni par les séries Match de foot entre amis, 1998, et Pique-nique à Sully-sur-Loire, 2000. Ces collages rehaussés de quelques traits de stylo à bille ne pouvaient trouver meilleur cadre qu’au Domaine de Kerguéhennec où, aux beaux-jours, pour l’agrément des visiteurs, la restauration légère est servie en terrasse, où la pratique du jeu de ballon est tolérée pour les jeunes enfants, où les autres activités sportives sont autorisées « si elles ne troublent pas la jouissance paisible de la promenade »... mais où l’escalade des sculptures est sévèrement sanctionnée. (La pêche n’est pas autorisée dans le bassin. Une licence à jour est obligatoire pour l’étang.)



À l’occasion de cet événement important, une nouvelle monographie sera publiée sous la direction artistique de Closky, qui a élaboré une maquette se rapprochant du modèle de l’hebdomadaire d'information (par opposition au standard du magazine de mode, déjà expérimenté dans sa première monographie).
Abondamment illustré, le livre alternera notices sur des oeuvres sélectionnées et essais thématiques sur des aspects plus généraux du travail de l’artiste : 1. l’imagerie du bonheur et la séduction des images publicitaires ; 2. l’économie et son habillage rassurant dans les médias ; 3. la vie quotidienne et ses représentations idéalisées ; 4. le récit de fiction ; 5. la démarche d’intellection ou de décryptage des données : signes et informations ; 6. la répétition, l’accumulation...
Ces différentes rubriques se veulent complémentaires mais aussi transversales. Leur découpage ne les rend pas étanches, ce que l'iconographie tentera de mettre en évidence.

Cet ouvrage bilingue d’environ deux cents pages comportera des textes de Lynne Cooke, directrice de la Dia Foundation, et David Platzker, directeur de la librairie spécialisée Printed Matter, tous deux new- yorkais ; ainsi que des essais des auteurs français suivants : Alexandra Midal, historienne du Design, Carole Boulbès, critique, spécialiste de Picabia, François Piron, critique et commissaire d’expositions, Eric Troncy, co-directeur du centre d’art Le Consortium, Dijon, et Frédéric Paul.
Frédéric Paul


Claude Closky est représenté par les galeries suivantes : Jennifer Flay, à Paris, Edward Mitterrand, à Genève, Chouakri-Brahms, à Berlin.
Publication en coédition avec le centre d’art Le Parvis, Ibos (Tarbes).

— Des articles de presse au format pdf sont téléchargeables à : http://www.sittes.net/closky/press/

— Une biobibliographie à jour peut être « copiée/collée » depuis : http://www.sittes.net/closky/

— Des visuels en hautes définitions (300 dpi, quadrichromie) sont téléchargeable depuis : http://closky.online.fr/downloads/

Le Domaine de Kerguéhennec est subventionné par le Conseil général du Morbihan, le Conseil régional de Bretagne et le Ministère de la culture, D.A.P., DRAC Bretagne.

Horaires

mardi au dimanche 10h/18h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Domaine de Kerguéhennec Kerguéhennec 56500 Bignan France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022