Cher Aimé...

Bernard Chauveau Édition Paris 02

Aimé Césaire (1913-2008) : « Comme le mot nègre nous était jeté comme une injure, nous l’avons ramassé et en avons fait une parure ».

À sa mort, le 17 avril 2008, le pays lui fit des funérailles nationales en Martinique, au cimetière La Joyau à Fort-de-France « J’habite une blessure sacrée / j’habite des ancêtres imaginaires / j’habite un vouloir obscur / j’habite un long silence / j’habite une soif irrémédiable » (Moi, laminaire..., 1982) peut-on lire sur sa pierre tombale. Et en 2011 une plaque à son nom est scellée dans la crypte du Panthéon parmi les Grands Hommes. Que de chemin parcouru depuis les bancs du lycée Victor-Schœlcher de Fort-de-France où il fut un brillant boursier, du lycée Louis-le-Grand à Paris puis de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm (1935)... à ceux de l’Assemblée nationale (1945-1993) où il fut un orateur adulé par les uns, redouté par les autres.

Le génie de Césaire est d’avoir donné une portée universelle aux combats qu’il a menés pour l’émancipation des peuples : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir » (Cahier d’un retour au pays natal, 1939) sans jamais séparer l’engagement politique de l’inspiration poétique.

L’homme est aujourd’hui couvert de lauriers et d’hommages. Beaucoup le citent et l’on ne compte plus les médiathèques, squares et places publiques portant son nom. Sa voix est indispensable dans un monde qui se défait sous nos yeux, lui qui voulait le « libérer de la tyrannie, de la haine et du fanatisme ».

Dix ans après sa disparition, quelle place accorder à cet homme qui usa sa vie à donner aux hommes « la force de regarder demain » ? La réponse est en partie dans les lettres vivantes, vibrantes des auteurs de ce Cher Aimé...

 

 

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Bernard Chauveau Édition 13 rue d'Alexandrie 75002 Paris 02 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020