Changha Hwang / Angelo Filomeno

Changha Hwang La galerie Anne de Villepoix présente, pour la première fois, une exposition personnelle de Changha Hwang. D’origine coréenne, mais vivant aux Etats-Unis depuis de nombreuses années, les peintures de l’artiste ressemblent à des grilles aux couleurs acidulées, aux aplats lumineux et aux superpositions infinies. L’artiste commence ses ¦uvres par de larges surfaces colorées, qu’il superpose par des formes de plus en plus réduites, auxquelles il ajoute des lignes épaisses ou fines. Couches après couches l’¦uvre est construite et devient une grille de lignes et de formes à angles droits. Le jeu complexe de ces réseaux de lignes et de formes suggère un effet de profondeur, augmenté par l’utilisation de teintes saturées. La ligne diagonale est parfois présente dans les travaux récents : elle renforce l’idée de tri-dimensionnalité. Mais la composition générale des peintures est dominée par les horizontales. A part les lignes et les formes à angle droit, Changha Hwang insère des aires traitées picturalement de manière très différentes. Les surfaces expressionnistes ajoutent une vibration - déjà présente par l’accumulation de formes et de lignes - mais aussi une notion lyrique et sentimentale à l’oeuvre. Le mélange des ces deux styles différents crée des contrastes et des tensions dans un labyrinthe d'espaces et de lignes. Bien que totalement abstraites ces compositions nous rappellent des plans de villes, des cartes géographiques, des microprocesseurs d’ordinateur, des jeux vidéos, etc. Le motif de la grille est le symbole de la modernité et est omniprésent dans l’histoire de la peinture moderne, dont Mondrian est le meilleur exemple. Comme le dit Changha Hwang lui-même : « Je ne travaille absolument pas avec un ordinateur, ni à partir d’images numériques. Mais je suis immergé dans cet univers-là. Comment s’y soustraire ? C’est notre milieu. Ma famille, c’est Mondrian et Albers, même si je n’y pense pas. » Angelo Filomeno La galerie Anne de Villepoix présente une exposition personnelle d’Angelo Filomeno. L’artiste « peint » de larges toiles en Shantung avec une machine à coudre, et il les brode lui-même les détails à la main. En effet, Angelo Filomeno coud depuis l’âge de sept ans. Il utilise principalement la soie comme support, sur laquelle il utilise des fils brillants et des cristaux Swarovski pour le rendu de la luminosité. Cette technique donne une impression d’intimité et de délicatesse, qui contraste avec les sujets qu’il utilise. En effet, Angelo Filomeno représente fréquemment des sujets de « Vanités » comme les crânes et les squelettes : le thème de la mort est récurrent dans son travail. Mais ses oeuvres sont également peuplées de motifs floraux, de petites feuilles, insectes ailés, étoiles, arbres d’olivier, coqs ou gouttes de sang : motifs qui s’inspirent des peintures allégoriques de son pays natal. Dans notre société, où la technologie est omniprésente, l’artiste modernise une technique traditionnelle - la broderie - avec des thèmes qui suggèrent les drames de l’existence. Angelo Filomeno est d’origine italienne, il vient de la région des Pouilles: une des coutumes des paysans du Sud de l’Italie est la broderie et la couture.