Cette année la

La Galerie de la Marine met en avant la toute jeune création issue des écoles supérieures d’art en accueillant l’exposition Cette année-là qui présente les œuvres de 23 jeunes artistes, diplômés 2010 au DNSEP. La cohérence d’ensemble de l’exposition se fonde sur la diversité des recherches et des pratiques artistiques et entend rendre compte, au-delà d’une coexistence sur une même scène, de la richesse du projet et de l’expérimentation en favorisant l’accompagnement individuel des étudiants. L’époque n’est plus aux mouvements ni aux regroupements idéo-stylistiques qui ont pu inspirer les générations précédentes. La profusion des pratiques artistiques, leur hétérogénéité (peinture, sculpture, installation, vidéo…) en termes de styles, d’ambitions, contribuent à rendre parfois complexe l’appréhension des priorités des champs artistiques. Aussi, afin de rendre accessible au plus grand nombre les œuvres présentées, des médiateurs culturels, étudiants ou diplômés, accueillent le public de 15h à 18h. Cette année-là, vous exposiez pour la première fois, Le public ne vous connaissait pas. Oh quelle année, cette année-là ! La performance sonore venait d’ouvrir ses ondes dans l’espace du white cube. A la villa Arson Double Bind se déployait sur les cimaises. Le public se posait des questions sur la forme des idées. Au Musée d’art moderne, Dead Line était l’exposition la plus émouvante, Donnant à voir comme certains artistes, devant la maladie ou la mort, ont toujours réinventé leur pratique. Cette année là, le rêve américain est de retour, une icône métisse devient enfin président des Etats d’Amérique. Cette même année, le grand aigle américain n’avait toujours pas acéré ses griffes sur le lionceau afghan, Oh quelle année cette année là ! La folie financière avait crevé la bulle spéculative, créant un tsunami sur les berges du lac Léman où se noya Lehman Brothers. Un geyser a purgé momentanément notre monde capitaliste. Cette année-là, on a dit adieu au troisième tropique laissant le structuralisme orphelin. Aujourd’hui certains artistes « Bling Bling » connaissaient leurs trois quarts d’heure de gloire. Nous sommes dans l’ostentation devenue forme. Oh quelle année, cette année-là ! Quelle joie d’exposer pour la première fois, devant les amis et les parents, où l’on découvre cette entité abstraite qu’est le public ; le seul, l’unique. Plus j’y pense et moins j’oublie. Cette année-là, vous découvrez votre pièce dans la galerie parmi tant d’autres. Quelle étrange idée quelle puisse existée désormais sans vous. Elle ne vous appartient plus. Dans un coin d’atelier, vous essayez d’exister, de jongler à travers les modes, les styles, les réussites et les échecs. Oh quelle année, cette année-là ! La performance sous toutes ses formes faisait vaciller par son énergie la sculpture de son socle. En même temps, que penser de ces artistes qui utilisent l’image et la forme avec peu de D.P.I. pour se frayer une place sous le soleil. Cette année-là l’espoir demeure en espérant que l’histoire se renouvelle. Que ce soit hier ou aujourd’hui rien n’a changé. C’est le même métier, qui en ce soir de vernissage commence pour vous, jour après jour. C’était l’année 2010, C’était l’année 2010, C’était l’année 2010. Oh quelle année, cette année-là ! Gardez foi en vous, il vous en faudra. Votre monde sera celui que vous aurez voulu…. Pascal Pinaud, Artiste, enseignant, Coordonnateur de cette promotion 2010.