Biographie

Né le 3 août 1960, vit et travaille à Rennes.

Artiste et écrivain, Bruno Di Rosa développe une pratique tournée essentiellement vers la lecture et l’écriture. Une grande part de son travail consiste à recopier des textes littéraires, Madame Bovary de Gustave Flaubert, Regrets de Joachim du Bellay..., ou encore à en poursuivre l’écriture, récemment Le roman de la rose. En recopiant ces écrivains, Bruno Di Rosa ne cherche nullement à les effacer mais plutôt à montrer, tel un passeur, que le proche et le lointain ne séparent pas les auteurs, éternellement reliés par le fil de l’écriture.

« J’ai toujours eu du plaisir à voir des cantonniers balayer la rue. Ceux que je préfère ce sont ceux qui longent le trottoir alors qu’au sommet de la rue une bouche déverse un petit ruisseau courant le long du caniveau. Je suis alors comme fasciné, saisit par le bruit du balaie frottant l’asphalte arrosé ; ces branches de buis d’un autre temps trainées dans l’eau à un rythme lent et régulier me subjuguent. Il me semble être en accord parfait avec ce geste. Nettoyer la rue, pousser les saletés de la veille afin de préparer le jour qui commence, faire ce travail avec calme et nonchalance, sans état d’âme mais le faire car c’est à nous qu’en incombe la charge.

Pour peu qu’il y ait un soleil appuyé sur l’horizon et que petit à petit scintille le frémissement de l’onde alors, celui qui racle son balai sans âge devient un employé des dieux, un intermédiaire entre l’éternité et le temps.

Le poète de même que le cantonnier balaye la rue des déchets de la veille, c’est à lui qu’incombe la tache de préparer le jour, de faire place nette pour que les enfants du moment puissent jouer alors que leurs parents vont d’un pas précipité accomplir leurs devoirs.

C’est un emploi peu gratifiant mais combien nécessaire ! Et ce travail est encore mieux fait s’il est accompli avec lenteur et détachement. Le poète, comme le cantonnier, porté par le rythme de son geste et par les frottements de son outil est un peu dans la lune, il a l’esprit dans les nuages et regarde la terre et les hommes avec l’affection de l’absent. »

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The artist and writer Bruno di Rosa is developing a praxis which essentially involves reading and writing. Much of his work consists in copying literary texts, Flaubert’s Madame Bovary, Joachim du Bellay’s Regrets… and carrying on the writing of them, recently Le Roman de la Rose. In copying these writers, Bruno di Rosa is in no way trying to do away with them, but rather, like a smuggler, showing that the near and the far do not separate authors, who are eternally connected by the thread of writing.
“I’ve always taken pleasure in seeing roadmen sweeping the street. The ones I prefer are those who walk along the pavement while, at the top of the street, a hydrant lets out a small stream which runs down the gutter. I am as if fascinated, gripped by the noise of the broom rubbing the wet asphalt; those box branches from another age dragged slowly and regularly through the water captivate me. I seem to be in perfect harmony with this gesture. Cleaning the street, pushing away the day before’s dirt to prepare for the day that’s just beginning, doing this work in a calm and nonchalant way, without any qualms, but doing it because we’re responsible for it.
Provided that there’s a sun resting on the horizon and that, little by little, the quivering of the wave sparkles, then the person raking his broom, ageless, becomes an employee of the gods, a go-between, between eternity and time.
Just like the roadman, the poet sweeps the street clean of yesterday’s rubbish, to him falls the task of preparing the day, making a clean place so that the children of the moment can play while their parents hasten to fulfil their duties.
It’s not a very gratifying job, but how necessary it is! And this work is even better done if it is done slowly, with detachment. Like the roadman, borne along by the rhythm of his gesture and by the scraping of his tool, the poet is a bit on the moon, his mind is in the clouds, and he looks at the earth and people with the affection of the absent one.”

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Bretagne - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 15 juin 2022