Blaise Drummond

La lumière du Nord
Exposition
Galerie Loevenbruck Paris 06
© Photo Fabrice Gousset, courtesy galerie Loevenbruck, Paris.

“They played less notes and left more space”

Jonathan Richman, “Velvet Underground”.

 

Les tableaux de Blaise Drummond sont tramés de fils invisibles reliant des univers, des sensations et des souvenirs disparates et hétéronomes qu’il parvient, tel un équilibriste, à fédérer le temps de compositions plus ou moins aérées selon les cas. Les mobilier et design d’Alvar Aalto, Robin et Lucienne Day, Charles et Ray Eames, Jean Prouvé, Eero et Eliel Saarinen, l’Atelier rouge d’Henri Matisse, le Baptême du Christ de Piero della Francesca, le Vénus et Cupidon de Lucas Cranach l’Ancien, des références et « marqueurs » récurrents dans le parcours de Drummond, auxquels s’ajoutent des peintures de Caspar David Friedrich, de Fairfield Porter et de Wilhelm Sasnal, un poème de James Schuyler, des réminiscences d’un documentaire sur Joni Mitchell et d’un voyage effectué en Arctique, sans oublier d’autres éléments, en rapport avec les enfants de l’artiste – Arthur Lev, Bea, Sonny et Soren – mais aussi avec son environnement et son quotidien (arbres du jardin, etc.) : autant de données qui alimentent la constellation de signes innervant ses peintures pour cette exposition. Au sens premier du terme, anachroniques et témoignant d’une élasticité temporelle, quand bien même on y constate un ancrage régulier dans les années 1950 et 1960 pour les références en matière de design ou d’architecture, comme l’atteste notamment la fascination qu’exercent les textiles de Lucienne Day, ses peintures traduisent une atmosphère très unheimlich. Placées sous le signe d’une complémentarité, pour ne pas dire contradiction, pleinement assumée où intérieur et extérieur, nature et culture, surfaces et effets de profondeur s’enchevêtrent au sein d’espaces fédérateurs, elles relèvent d’un no man’s land à la fois rassurant, car renvoyant à des facteurs identifiables, et déstabilisant, compte tenu des improbables télescopages qui nous sont donnés à voir. Cette « contradiction simultanée », nous la retrouvons aussi dans les textures picturales propres à ses tableaux, Drummond ayant superposé à une « armature », synonyme d’une facture contrôlée, des traits déliés et atomisés reflétant une approche plus aléatoire et intuitive de son métier. L’artiste qualifie ses œuvres d’ « espèces de peintures de paysages désagrégé(e)s » (« sort of landscape paintings fallen apart ») desquelles naît une forme d’espoir. À nous de le saisir.


Erik Verhagen


Blaise Drummond est né en 1967 à Liverpool (Royaume-Uni). Il vit et travaille en Irlande. Il participe actuellement à l’exposition collective Re—Corbusier, un commissariat de Marjolaine Lévy et Catherine de Smet, à la Fondation Le Corbusier à Paris (jusqu’au 6 juillet 2015).
Parallèlement à cette actualité, Louis Vuitton publie en mai 2015 un nouveau titre dans sa collection de carnets de voyage illustrés par des artistes du monde entier.
A mi-chemin entre le carnet de route et le livre d’artiste, le lecteur découvrira une traversée de l’Arctique proposée par l’artiste Blaise Drummond. La parution de cet ouvrage sera accompagnée d’expositions des dessins originaux et de signatures à Paris et en Europe.


Les oeuvres de Blaise Drummond figurent dans de nombreuses collections privées et publiques, en France et à l'étranger, notamment : (France) : Fonds Municipal d’Art Contemporain de la ville de Paris ; Musée des beaux-arts de Nantes ; (Allemagne) : The Kunstmuseen Krefeld ; (Irlande) : The Irish Museum of Modern Art; ; (Royaume-Uni) : The British Council Collection ; The British Government Collection ; The Walker Art Gallery ;  (Suisse) : Fonds Cantonal d’Art Contemporain de Genève.

Horaires

Mardi - Samedi, 11h - 19h.

Adresse

Galerie Loevenbruck 6 rue Jacques Callot 75006 Paris 06 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022